La guerre que mène l'OTAN depuis onze ans en Afghanistan est «sans but» et «déraisonnable», a affirmé mardi Aimal Faizi, le porte-parole du président Hamid Karzaï.  

Cette déclaration intervient alors que les relations entre les autorités afghanes et la coalition internationale les soutenant depuis la fin 2001 sont au plus bas, le président Karzaï multipliant les déclarations incendiaires à l'encontre des États-Unis, qui mènent la mission de l'OTAN en Afghanistan.

Hamid Karzaï a été porté au pouvoir par les puissances occidentales, au premier rang desquelles les États-Unis, après la chute du régime des talibans, chassés par une coalition militaire menée par Washington.

Le 10 mars, le chef de l'État afghan a notamment suggéré que les États-Unis étaient en collusion avec les talibans. Les insurgés, en menant des attentats, servent la «rhétorique» américaine, a estimé M. Karzaï, alors que Chuck Hagel, le nouveau secrétaire à la Défense, se trouvait à Kaboul.

Lundi, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a qualifié les accusations du président afghan d'«absolument ridicules».

En réaction, Aimal Faizi, dans un communiqué publié mardi, a demandé à l'OTAN, au nom du «peuple afghan», de «définir le motif et le but de sa prétendue guerre contre le terrorisme».

«Pourquoi, après une décennie, cette guerre a-t-elle échoué à atteindre ses objectifs, alors qu'elle a abouti à la perte de milliers de vies innocentes et à la destruction de leurs maisons?», s'est interrogé le porte-parole d'Hamid Karzaï.

«Alors qu'il est clairement connu que les sanctuaires terroristes se trouvent hors d'Afghanistan, pourquoi cette guerre se poursuit-elle dans les maisons et les villages?»,  a-t-il poursuivi.

Kaboul accuse le Pakistan, et surtout ses services secrets, de financer les talibans afin de déstabiliser l'Afghanistan. Les refuges des rebelles se trouvent de part et d'autre de la frontière afghano-pakistanaise.