Des représentants des talibans qui ont participé à une conférence ont affirmé qu'ils n'insistaient pas à avoir les pleins pouvoirs en Afghanistan et ont promis de donner des droits aux femmes - droits que le groupe islamiste militant a pourtant lui-même brutalement réprimés par le passé - selon un communiqué des talibans reçu dimanche.

Cet engagement est survenu à la suite d'une rare rencontre la semaine dernière entre des talibans et des représentants du gouvernement de Kaboul après une conférence en France, décrite par les hôtes comme une discussion entre Afghans et non comme des négociations de paix.

Il est difficile de déterminer si la ligne moins dure adoptée par les représentants talibans reflète réellement un changement de politique ou s'il s'agit simplement d'une salve dans la guerre de propagande pour gagner les coeurs et l'esprit des Afghans.

Le discours prononcé à la conférence française souligne qu'une nouvelle constitution protégerait les droits civils et politiques de tous les citoyens. Les talibans ont également promis que les femmes pourraient choisir leurs maris, posséder des biens immobiliers, aller à l'école et chercher du travail, des privilèges qu'elles n'avaient pas lorsque le régime taliban était au pouvoir, jusqu'à l'invasion américaine de 2001. Le discours a été envoyé par courriel par le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid.

Dans leur discours livré lors de la conférence tenue jeudi et vendredi, les deux responsables talibans, Mawlawi Shahbuddin Dilawar et Muhammad Naeem, ont soutenu qu'ils ne voulaient pas monopoliser le pouvoir en Afghanistan et qu'ils voulaient un gouvernement qui incluait tous les Afghans.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Afghanistan a indiqué que le gouvernement a accueilli favorablement de tels pourparlers mais ne s'attendaient pas à ce qu'ils comblent le fossé entre les deux côtés.

Les États-Unis ont commencé à ouvrir la porte à l'idée de négociations de paix lorsque le président Barack Obama a été élu pour la première fois, mais les discussions sont au point mort depuis les dernières années, malgré la formation d'un conseil gouvernemental responsable de tendre la main aux talibans et la mise en place d'un bureau politique taliban au Qatar.