Le président palestinien Mahmoud Abbas a levé lundi soir la dernière incertitude sur la demande d'élévation de la Palestine au statut d'État non membre des Nations unies en annonçant qu'elle serait présentée à l'Assemblée générale de l'ONU le 29 novembre.

Après une rencontre il y a une semaine avec le secrétaire général de la Ligue Nabil al-Arabi, «il y a eu accord sur la présentation de la demande le 29 novembre», a déclaré M. Abbas, lors d'une réunion au Caire des ministres arabes des Affaires étrangères, confirmant des informations circulant dans son entourage.

«Nous ne voulons de confrontation avec personne, ni les États-Unis ni Israël. S'il est possible de commencer un dialogue ou des négociations le jour suivant le vote, nous le ferons», a-t-il promis.

«Certains disent "vous voulez obtenir un État indépendant" (...) Nous voulons devenir un État observateur. Nous voulons que le monde comprenne que les Territoires palestiniens sont sous occupation», a plaidé le président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Mahmoud Abbas se rendra à New York afin d'assister à la session de l'Assemblée générale qui votera sur la demande palestinienne, selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina.

Avant l'annonce de la date, les responsables palestiniens ont affirmé lundi être prêts à affronter les conséquences de la démarche à l'ONU.

«Il nous a été demandé depuis février 2012 de faire une pause», a déclaré le négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh, en référence à l'opposition des États-Unis, réaffirmée dimanche par le président américain Barack Obama lors d'une conversation téléphonique avec Mahmoud Abbas.

«Nous avons fait une pause depuis cette date et au-delà des élections américaines parce que nous ne voulions pas être un enjeu de la campagne électorale entre les deux concurrents», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il n'y avait «plus de prétexte pour nous demander de ne pas aller aux Nations unies».

Le négociateur palestinien a indiqué s'attendre à ce que les mesures de rétorsion, notamment financières, dont menace Israël «n'aillent pas au-delà de la question de la construction ou d'extension des colonies».

«La plupart des mesures annoncées seront des menaces en l'air parce qu'Israël a intérêt à maintenir l'Autorité palestinienne en l'état et les Israéliens ne sont pas en position de la pousser à l'effondrement total», a-t-il estimé, rappelant que la Ligue arabe avait promis à l'Autorité un «filet de sécurité» pour faire face à d'éventuelles sanctions financières.

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a indiqué pour sa part que la direction palestinienne «tentait d'activer la décision relative au filet de sécurité de 100 millions de dollars (79 millions d'euros) au cas où Israël bloquerait nos fonds et où les États-Unis fermeraient le bureau de l'OLP et cesseraient leur aide».

Lors de la conversation de dimanche, «M. Obama n'a pas prononcé de menaces, mais il y a des menaces de la part du Congrès américain», a précisé M. Erakat à la radio officielle Voix de la Palestine, rappelant que les États-Unis n'avaient versé aucune aide directe à l'Autorité en 2012, les fonds transférés cette année étant des arriérés de 2011.

Mahmoud Abbas a entamé lundi une tournée qui l'a conduit en Arabie saoudite, avant l'Egypte, puis la Suisse à partir de mercredi. Il devrait également se rendre en France, à une date non confirmée, selon des sources diplomatiques concordantes.