L'explosion d'une voiture piégée au nord de Bagdad a fait au moins 25 morts mardi lors d'un attentat contre une base militaire où se déroulait une journée destinée à attirer de nouvelles recrues dans les rangs de l'armée irakienne, cible de prédilection des extrémistes.    

L'explosion s'est produite vers midi (4 h, heure de Montréal) à l'entrée de la base de Taji, une ville à majorité sunnite située à environ 25 km au nord de Bagdad et théâtre de nombreuses attaques meurtrières ces derniers mois.

Il était dans l'immédiat impossible d'établir l'identité des 25 victimes et des 30 blessés. De même, les sources consultées par l'AFP n'étaient pas en mesure de dire combien d'entre eux étaient des soldats et combien d'éventuelles recrues.

La plupart des dépouilles et des blessés ont été transférés à l'hôpital de Kadhimiya, un quartier du nord de Bagdad.

«Quand la bombe a explosé, je suis allé à l'hôpital, parce que je savais que mon fils était là-bas (à Taji, NDLR). Je me suis dit qu'il avait dû être blessé. Il a effectivement été blessé et il est soigné à l'hôpital», a raconté Jawad, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, à un photographe de l'AFP qui s'est rendu à l'hôpital de Kadhimiya.

L'armée irakienne, cible privilégiée des insurgés

Les insurgés sunnites s'en prennent régulièrement aux fonctionnaires, aux forces de police ainsi qu'à l'armée irakienne, coupables, à leurs yeux, de travailler pour le gouvernement irakien dominé par des chiites honnis et qualifiés d'«apostats».

Et, si l'attaque de mardi n'a pas été revendiquée, l'État islamique en Irak (ISI), la branche d'Al-Qaïda dans le pays, a par le passé ouvertement assumé la responsabilité d'attentats commis contre des centres de recrutement des forces de sécurité.

À l'image d'un attentat-suicide perpétré le 18 janvier 2011 contre de nouvelles recrues de la police à Tikrit, également au nord de la capitale irakienne. Cinquante personnes avaient péri, 150 autres avaient été blessées. Et le 17 août 2010, un kamikaze s'était fait exploser au milieu de soldats fraîchement engagés, tuant 59 d'entre eux et en blessant 125 autres.

Mais, bien qu'elle reste quasi-quotidienne, notamment à Bagdad et dans les régions alentours, la violence a fortement baissé ces dernières années et n'a plus grand-chose à voir avec les années de guerre confessionnelle 2006-2008, où plus d'un millier de personnes périssaient chaque mois.

Le mois d'octobre s'est distingué par la nette baisse des violences meurtrières, et ce malgré une vague d'attentats perpétrés par Al-Qaïda pendant l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du Sacrifice.

Selon des chiffres officiels, 144 personnes ont péri le mois dernier dans des attaques, contre 365 en septembre, mois le plus meurtrier dans le pays en deux ans.