La Croix-Rouge, l'Union européenne (UE) et le gouvernement palestinien ont exprimé mardi leur inquiétude pour les détenus palestiniens d'Israël en grève de la faim, certains depuis plus de deux mois, l'UE appelant à leur fournir l'assistance médicale nécessaire.

«Les missions de l'UE à Jérusalem et Ramallah sont préoccupées par la détérioration de l'état de santé des Palestiniens en détention administrative en grève de la faim depuis plus de deux mois. L'UE demande au gouvernement d'Israël de mettre à leur disposition toute l'assistance médicale nécessaire et d'autoriser les familles à leur rendre visite, à titre d'urgence», selon un communiqué.

L'UE réaffirme son opposition à la pratique des détentions administratives en Israël: «les détenus ont le droit d'être informés des raisons de leur détention et d'avoir un procès équitable sans délai injustifié».

A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est déclaré «extrêmement préoccupé» par la détérioration de l'état de santé de six détenus palestiniens en «danger de mort imminent» après une grève de la faim qui dure depuis 45 à 71 jours selon les cas.

«Nous demandons instamment aux autorités pénitentiaires de transférer les six détenus dans un hôpital correct de telle sorte que leur état puisse être constamment surveillé et qu'ils puissent recevoir les soins médicaux et infirmiers spécialisés, adaptés à leur état», a insisté Juan Pedro Schaerer, chef de la délégation du CICR en Israël et dans les Territoires occupés.

L'ONG palestinienne de soutien aux prisonniers Addameer a souligné dans un communiqué que Thaër Halahla et Bilal Diab, soupçonnés d'appartenance au mouvement radical Jihad islamique, étaient entrés mardi dans leur 71ème jour de grève de la faim.

L'organisation cite aussi les cas de Hassan Safadi (65e jour), Omar Abou Chalal (63e), Mohammad Taj (52e), Mahmoud Sarsak (51e) et Jaafar Ezzeddine (48e).

Le CICR a aussi «regretté que les autorités israéliennes aient suspendu les visites des familles auprès des grévistes de la faim».

Mardi, l'ONG Médecins pour les droits de l'Homme-Israël (PHR-Israël) a précisé à l'AFP que les autorités pénitentiaires refusaient toute visite à la famille Diab sous prétexte que son état n'était «pas si grave que cela».

«En vertu du droit international et de la législation israélienne, tout patient a le droit de voir sa famille», a protesté l'ONG.

De son côté, le gouvernement du premier ministre palestinien Salam Fayyad a affirmé mardi «tenir Israël pour pleinement responsable de la sécurité des prisonniers en grève de la faim dans les prisons de l'occupation».

Dans un communiqué, il a appelé à une intervention internationale «immédiate pour sauver les prisonniers de l'occupation et forcer le gouvernement israélien à répondre à leurs revendications légitimes», citant «la fin des punitions collectives, des fouilles au corps humiliantes et de l'isolement carcéral», ainsi que la privation de visites, en particulier pour les prisonniers originaires de la bande de Gaza.

Le Hamas, qui gouverne Gaza, a jugé l'appel de l'UE «insuffisant» et réclamé des «mesures concrètes et sérieuses pour assurer la sauvegarde de nos prisonniers dans les prisons de l'occupation, répondre à leurs revendications justes et humanitaires et mettre fin à leurs souffrances, compte tenu de la gravité de leur état de santé».