Les trois veuves et la dizaine d'enfants d'Oussama Ben Laden détenus au Pakistan depuis la mort du chef d'Al-Qaïda il y a près d'un an étaient vendredi matin sur le point de quitter ce pays pour l'Arabie saoudite, a-t-on appris de sources concordantes.

Après dix mois de détention sans motif officiel, les trois femmes, deux Saoudiennes et une Yéménite, avaient été condamnées à 45 jours de prison pour séjour illégal au Pakistan - peine qu'elles ont fini de purger il y a dix jours - et à être expulsées dans leurs pays d'origine avec leurs enfants.

«La famille est à l'aéroport d'Islamabad, sur le point de quitter le pays pour l'Arabie Saoudite. Un avion spécial venu les chercher doit décoller vers 01H30 (20H30 GMT)», a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur sous couvert d'anonymat.

«Un avion spécial est arrivé et attend la famille, qui partira après quelques formalités d'immigration», a confirmé un responsable de l'aéroport sous couvert d'anonymat.

Le ministère de l'Intérieur a de son côté indiqué dans un communiqué avoir «ordonné l'expulsion de 14 membres de la famille d'Oussama Ben Laden en application des décisions de justice», et qu'ils allaient être «expulsés dans le pays de leur choix, l'Arabie Saoudite».

Le chef d'Al-Qaïda avait été tué le 2 mai 2011 par un commando des forces spéciales américaines qui avait pris d'assaut la maison où il vivait avec sa famille à Abbottabad, dans le nord du Pakistan.

Les Américains avaient emporté son corps, laissant sur place ses femmes et ses enfants qui ont ensuite été arrêtés par les autorités pakistanaises.

La détention prolongée et longtemps sans motif de la famille a nourri les interrogations sur l'attitude des autorités pakistanaises, soupçonnées de vouloir dissimuler des informations sur les dernières années de Ben Laden, et notamment sur le fait de savoir s'il a bénéficié de complicités pour vivre pendant tant d'années au Pakistan (entre 2002 et 2011 au minimum selon l'enquête de police) sans être inquiété.

Des responsables pakistanais assuraient toutefois dernièrement qu'Islamabad voulait les expulser au plus vite pour tourner définitivement l'embarrassante page Ben Laden ouverte il y a près d'un an par le raid unilatéral américain.