Au moins douze personnes ont été tuées mercredi dans un attentat-suicide visant des troupes de la force internationale de l'OTAN (ISAF) dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé l'armée norvégienne, en indiquant qu'aucun de ses soldats n'avait été touché.

L'attaque a eu lieu dans la province de Faryab, une région où la majorité des soldats de l'ISAF sont norvégiens et habituellement épargnée par ce genre d'attaque, une des armes de prédilection de la rébellion menée par les talibans.

Son bilan exact restait confus dans l'après-midi, certaines sources annonçant la mort de soldats de l'Isaf alors que cette dernière indiquait que deux de ses soldats avaient été tués dans le ISAF sans confirmer qu'il s'agissait de la même attaque.

Vers 10h30 locales (2h, heure de Montréal), «un homme portant une veste de kamikaze roulant sur une mobylette pleine d'explosifs a visé des forces étrangères près d'une base étrangère à Maymana», la capitale de Faryab, a raconté à l'AFP le lieutenant Mohammad Ahmadzai, porte-parole de la police afghane dans le nord du pays.

Le kamikaze «a visé un groupe de nos alliés étrangers», des «soldats», près d'un parc, a précisé le gouverneur provincial, Abdul Haq Shafaq.

Le lieutenant-colonel John Espen Lien, porte-parole de l'état-major norvégien, a indiqué à l'AFP que l'attaque avait fait «au moins 12 morts». «Mais c'est un chiffre encore provisoire», a-t-il ajouté, en indiquant qu'«aucun soldat norvégien n'a été impliqué ni n'était à proximité au moment de l'attentat».

«Pour ce qui est de la nationalité des victimes, nous avons pour règle de laisser l'ISAF et le pays concerné communiquer sur le sujet», a-t-il précisé, laissant ouverte la possibilité que des soldats de l'ISAF autres que norvégiens puissent avoir été tués.

La Norvège fournit au total 400 soldats à l'ISAF qui en compte environ 130 000 et soutient le gouvernement afghan face à la rébellion menée par les talibans, dont les attentats-suicide sont une arme de prédilection.

L'ISAF a, elle, annoncé la mort de deux de ses membres, victimes de l'explosion d'une bombe artisanale, dans le nord. Contactée par l'AFP, la coalition s'est refusée à dire s'il s'agissait du même attentat que celui de Faryab.

Le chef de la police provinciale Abdul Khaliq Aqasai a indiqué à l'AFP que quatre policiers afghans avaient été tués et que des militaires américains lui avaient dit que quatre membres de l'ISAF étaient morts. «Selon eux, quatre d'entre eux sont morts», a-t-il affirmé.

«L'explosion a été puissante. Elle a tué 6 civils et 4 policiers. 20 personnes, dont 4 policiers, ont été blessées», selon le lieutenant Ahmadzai, qui a indiqué «ne pas être au courant de pertes pour les troupes étrangères».

D'après un médecin de l'hôpital de la ville, cinq cadavres et 26 blessés ont été amenés après cette attaque.

Lundi, au moins 24 personnes, dont 13 écoliers, avaient été blessées dans un double attentat sur un marché de Baghlan, une autre province du Nord.

Le nord du pays est en général plus épargné par les attaques de ce genre que le sud et l'est, principaux bastions des talibans.

La dernière décennie a vu les forces anti-gouvernementales, menées par les talibans, livrer une guérilla sanglante aux forces du gouvernement de Kaboul, soutenu par l'ISAF.

Dirigée par les États-Unis qui lui fournissent la grande majorité de ses quelque 130 000 soldats, cette dernière est déployée en Afghanistan depuis la fin 2001, lorsqu'elle a renversé le régime des talibans. Elle y a perdu depuis près de 3000 soldats, dont plus de 100 cette année.