Le président Mahmoud Abbas, dirigeant du Fatah, et le chef en exil du mouvement rival Hamas, Khaled Mechaal, ont convenu jeudi de reporter les négociations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale palestinien, selon un responsable du Fatah.

M. Abbas devait en outre rencontrer jeudi soir au Caire le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, pour la première fois depuis que le mouvement islamiste a pris le contrôle de la bande de Gaza au détriment du Fatah en juin 2007, a indiqué un dirigeant du Hamas Ahmed Youssef.

Le gouvernement d'union transitoire doit être chargé notamment d'organiser les prochaines élections présidentielle et législatives, aux termes d'un accord signé le 6 février à Doha entre MM. Abbas et Mechaal dans le cadre du processus de réconciliation entre le Hamas et le Fatah.

L'annonce du nouvel exécutif a déjà été reportée à plusieurs reprises à une date indéterminée.

Le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza, ont conclu un accord de réconciliation le 27 avril 2011 au Caire mais la plupart des clauses sont restées lettre morte et les échéances sont constamment repoussées.

«Le Hamas empêche toujours la commission électorale de commencer à enregistrer les électeurs à Gaza», a déclaré à l'AFP un responsable du Fatah, pour expliquer le report, tandis que les principales factions palestiniennes étaient réunies au Caire jusqu'à vendredi.

En outre, le Hamas apparaît très divisé sur le nouveau gouvernement qui doit être composé de personnalités indépendantes et, selon l'accord de Doha, dirigé par Mahmoud Abbas.

Le Hamas «n'a pas encore informé le président Abbas de son accord officiel sur la résolution de ses conflits internes concernant la formation du gouvernement», a expliqué le responsable du Fatah sous couvert d'anonymat.

Selon M. Abbas, le prochain gouvernement doit «respecter les engagements de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et les accords qu'elle a signés».

Dirigée par M. Abbas, l'OLP, qui coiffe la plupart des mouvements palestiniens, est reconnue internationalement comme le seul représentant légitime du peuple palestinien et a signé depuis les années 1990 une série d'accords avec Israël.

Le Hamas, qui ne fait pas partie jusqu'à présent de l'OLP et qui refuse de reconnaître Israël, a immédiatement rejeté les déclarations de M. Abbas.

Certains chefs du mouvement islamiste à Gaza reprochent à M. Mechaal d'avoir accepté trop de concessions au nom de la réconciliation et refusent que M. Abbas prenne la tête du prochain gouvernement.

MM. Abbas et Mechaal se sont retrouvés mercredi au Caire pour une série de réunions destinées à appliquer l'accord de réconciliation.

Ces rencontres, auxquelles sont associés les dirigeants des autres principales factions --dont le mouvement radical Jihad Islamique-- doivent se poursuivre vendredi.