Le président palestinien Mahmoud Abbas, en tournée latino-américaine pour promouvoir sa demande de reconnaissance de l'État palestinien à l'ONU, est arrivé dimanche soir en Colombie, a constaté un journaliste de l'AFP.

M. Abbas, qui n'a pas fait de déclarations à son arrivée, tentera de se rapprocher de ce pays membre non permanent du Conseil de Sécurité, dans le cadre de sa campagne en faveur de l'adhésion aux Nations unies d'un État de Palestine.

Le président palestinien doit rester en Colombie jusqu'à mardi, jour lors duquel il doit s'entretenir avec le président colombien Juan Manuel Santos.

Juan Manuel Santos a toutefois déjà prévenu qu'il ne modifierait pas la position de son pays, opposé à la démarche palestinienne.

Bogota, sans être opposé à la reconnaissance d'un État palestinien, estime que celle-ci ne peut intervenir que suite à des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens et soutient l'appel lancé en ce sens par le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, ONU et Union européenne).

La Colombie est le seul pays d'Amérique latine, avec le Mexique, à s'opposer à la demande d'adhésion d'un État de Palestine comme membre à part entière de l'ONU, sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, présentée par Mahmoud Abbas.

Les Palestiniens ont affirmé disposer du soutien de huit des quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de leur demande d'adhésion d'un État de Palestine et annoncé qu'ils continueraient à «travailler d'arrache-pied» pour convaincre les autres.

Il leur faut obtenir au moins neuf voix favorables et aucun veto d'un membre permanent pour que leur requête puisse faire l'objet d'une «recommandation» favorable du Conseil de sécurité puis d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU.

«Mahmoud Abbas n'entend pas changer le vote de la Colombie», a cependant déclaré à l'AFP le conseiller politique de la mission palestinienne en Colombie, Alexander Monteros.

«Mais nous recherchons le soutien de la Colombie (...) notamment en vue d'une éventuelle négociation» de paix, a-t-il indiqué, en soulignant que ce pays avait souvent par le passé joué un rôle de «médiateur» dans les affaires diplomatiques régionales.

La Colombie, a-t-il encore estimé, «ne devrait pas changer de point de vue (dans l'immédiat), alors qu'elle attend l'adoption par le Congrès américain - opposé à l'adhésion de l'État palestinien à l'ONU - d'un traité de libre-échange avec les États-Unis», prévue cette semaine.

Le président palestinien a entamé vendredi une tournée en Amérique latine au cours de laquelle il s'est déjà rendu en République dominicaine et au Salvador, qui soutiennent la démarche palestinienne.