Les pays arabes ont utilisé vendredi la tribune de la 55e conférence générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour renouveler leurs critiques contre la politique nucléaire d'Israël.

«Je crois profondément qu'il ne pourra pas y avoir de stabilité dans la région tant que des déséquilibres massifs dans les capacités militaires persisteront, en particulier via la possession d'armes nucléaires qui permet à une partie de menacer (...) la région», a déclaré en référence à Israël l'ambassadeur égyptien auprès de l'AIEA Hassan Younis, au dernier jour de la conférence générale de l'agence, qui rassemble 151 pays.

Plusieurs autres représentants de pays arabes, notamment le représentant iranien, ont également critiqué l'Etat hébreu pour être le seul pays de la région à refuser de ratifier le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Les pays arabes avaient certes renoncé cette année à déposer une résolution condamnant directement la politique d'Israël, en signe de bonne volonté selon eux avant une conférence régionale en 2012 sur une zone sans armes atomiques au Moyen-Orient.

Mais l'Égypte a proposé au vote une résolution sur l'application des accords de garanties de l'AIEA au Moyen-Orient dans lequel le pays demande entre autres à la conférence générale d'appeler l'ensemble des États de la région à ratifier le TNP. La résolution, qui ne cite pas Israël, a été adoptée par 113 voix pour et 8 abstentions, dont celle des États-Unis.

Israël n'a jamais officiellement reconnu avoir un programme nucléaire. Comme il n'est pas signataire du TNP, il n'a aucune obligation de se soumettre aux vérifications par l'AIEA de ses installations.

L'Iran, qui l'a ratifié avant la révolution islamique de 1979, y est en revanche soumis. Les grandes puissances considèrent l'Iran comme la principale menace de prolifération et redoutent que la République islamique ne veuille se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran dément.

«Israël est en fait celui qui est gravement menacé par la prolifération alarmante au Moyen-Orient», a réagi David Danieli, numéro deux de la Commission de l'énergie atomique israélienne.

«Nous nous demandons si les États arabes sont motivés cette année par un besoin de détourner l'attention de leurs propres problèmes intérieurs», a-t-il ajouté.