Au moins 230 militaires yéménites et 50 hommes de tribus ont été tués dans les combats ayant conduit samedi à la levée par l'armée du siège imposé depuis mai par des insurgés liés à Al-Qaïda à l'une de ses brigades dans le Sud, ont annoncé les autorités dimanche.

Les insurgés ont perdu 30 de leurs chefs locaux, a-t-on ajouté.

«La région militaire sud a perdu plus de 230 martyrs dans les combats» pour la levée du siège de la 25e brigade mécanisée que les insurgés lui ont imposée depuis la prise le 29 mai de Zinjibar, a déclaré le ministre de la Défense, le général Mohamed Nasser Ahmed, cité par l'agence de presse officielle Saba.

Les autorités avaient annoncé samedi soir que l'armée avait «libéré» Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane, conquise le 29 mai par des centaines de combattants se réclamant des «Partisans de la Charia», une organisation liée à Al-Qaïda.

Outre Abyane, la région militaire sud couvre trois autres provinces: Aden, Lahj et Dhaleh.

Le ministre de la Défense, qui inspectait dans la matinée le camp de la 25e brigade mécanisée au lendemain de la levée de son siège, a ajouté que les tribus, qui s'étaient ralliées par moments à l'armée dans son offensive contre les insurgés à Zinjibar, avaient perdu plus de 50 hommes.

Ce bilan porte à plus de 280 le nombre des militaires et des membres des tribus tués dans l'offensive pour la reconquête de Zinjibar.

La 25e brigade mécanisée à elle seule a perdu 90 soldats durant son encerclement alors que les insurgés ont perdu au moins 30 de leurs chefs locaux, a indiqué à Sanaa le vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.

Cette brigade a subi de «lourdes pertes humaines, avec 90 martyrs et plus de 600 blessés», sans compter les pertes humaines subies par les contingents engagés ces dernières semaines dans les combats contre les insurgés, a-t-il ajouté sans donner de bilan précis de ces dernières pertes.

«Plus de 30 dirigeants connus d'Al-Qaïda ont été tués dans la province d'Abyane, transformée en un cimetière pour (les partisans de) ce réseau terroriste», a déclaré M. Hadi, cité par Saba. Des dizaines d'autres insurgés ont été blessés ou arrêtés, a-t-il ajouté.

«Les opérations militaires dans la province d'Abyane sont quasiment terminées. Il reste encore quelques poches de résistance dans des régions isolées, ratissées» par les forces armées, a déclaré dimanche M. Hadi, en recevant une délégation de la Croix-Rouge internationale (CICR), selon Saba.

L'armée contrôle désormais les secteurs nord et est de Zinjibar, a indiqué à l'AFP une source militaire, ajoutant que les soldats ne s'étaient pas encore déployés dans le centre de la ville, craignant qu'il n'ait été miné par les combattants islamistes avant leur retrait.

D'ailleurs, deux soldats ont été tués dimanche par l'explosion d'une mine dans un secteur de Zinjibar, selon la même source.

Cette source a affirmé que des accrochages intermittents à l'arme automatique se déroulaient dans la partie sud de la ville, ajoutant que «la plupart des combattants d'Al-Qaïda se sont enfuis en direction de Jaar», une localité proche tenue par le réseau, qui contrôle aussi Chaqra, un village côtier d'Abyane.

Al-Qaïda a mis à profit l'affaiblissement du pouvoir central lié à la vague de contestation populaire contre le président Ali Abdallah Saleh pour renforcer sa présence dans le sud, notamment à Zinjibar, désertée par la grande majorité de ses quelque 90 000 habitants selon un responsable local.