La trêve tacite entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza était très sérieusement fragilisée après la mort de six Palestiniens lors de raids aériens israéliens au cours des dernières 24 heures et plusieurs tirs de roquettes contre Israël.

Deux Palestiniens ont été tués lors d'une attaque à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, au cours de laquelle 20 autres ont été blessés durant la nuit de mercredi à jeudi, a-t-on indiqué de sources médicales.

Un Palestinien grièvement blessé mercredi soir lors d'une précédente attaque israélienne contre un tunnel de contrebande près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, est décédé, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Un quatrième Palestinien, Atya Moqat, 20 ans, a été tué mercredi soir, et un autre blessé lors d'un raid israélien à Gaza. La victime faisait partie du Jihad islamique, selon un communiqué publié à Gaza par les Brigades Al-Qods, branche armée de cette organisation radicale.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Ismaïl al-Asmar, 37 ans, a été tué par d'une frappe israélienne alors qu'il circulait en voiture à la frontière avec l'Egypte. L'armée israélienne a dit avoir visé «un militant affilié au Jihad islamique, impliqué dans la contrebande d'armes et des activités terroristes dans le Sinaï» égyptien.

En outre, le corps déchiqueté d'un homme de 65 ans, Ismaël Amoum, a été découvert mercredi soir dans la zone de la frappe israélienne, dans un champ proche du camp de réfugiés de Deir Al-Balah.

Les tirs de roquettes vers le sud d'Israël se sont également poursuivis. L'une de ces roquettes a provoqué mercredi soir des dégâts dans un bâtiment public, tandis qu'une deuxième a touché une voiture. Un bébé à bord du véhicule a été légèrement blessé, selon une porte-parole de la police israélienne.

La radio publique israélienne a pour sa part fait état des tirs d'une douzaine de roquettes, dont deux tombés dans la région de Beersheba.

Plus tôt dans la journée, les Brigades Al-Qods avaient lancé six obus de mortier contre le terminal routier israélien de Kissoufim, à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, selon un communiqué de revendication.

Par ailleurs, une roquette tirée de la bande de Gaza s'est abattue mercredi en territoire égyptien, blessant une femme près de Rafah.

Dans un communiqué, le gouvernement du Hamas, au pouvoir à Gaza, a fustigé «la violation de l'accalmie» par Israël, l'accusant de chercher «l'escalade».

Une trêve fragile --à laquelle s'était joint le Jihad islamique-- est en place entre le Hamas et Israël, depuis lundi après plusieurs jours de tirs de roquettes palestiniennes et de frappes israéliennes.

Les principales factions palestiniennes de Gaza sont convenues de stopper les tirs «à condition qu'Israël cesse ses attaques» contre le territoire. Le calme avait prévalu mardi.

Le cycle de violences avait éclaté à la suite d'attaques ayant fait huit morts jeudi dans le sud d'Israël.

Les forces israéliennes avaient abattu plusieurs assaillants --appartenant selon Israël à un groupe radical palestinien de Gaza--, mais cinq policiers égyptiens avaient aussi été tués dans des échanges de tirs, provoquant une crise diplomatique entre les deux voisins.

Depuis ces attaques, Israël a procédé à des frappes aériennes sur Gaza, faisant 20 morts palestiniens --dont 13 membres d'organisations armées, selon l'armée. Une cinquantaine de Palestiniens ont été blessés.

De leur côté les groupes armés palestiniens de Gaza ont tiré sur Israël plus de 150 projectiles, tuant un Israélien et en blessant une vingtaine.