Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est engagé dimanche à trouver des «solutions concrètes» pour réduire le coût de la vie en Israël, mais il a rappelé qu'il faudrait obéir à certaines «contraintes» pour réaliser ces réformes.

«J'ai demandé au professeur Manuel Trajtenberg de me soumettre (...) des solutions concrètes durant le mois de septembre, le plus vite possible --mais pas trop vite non plus», a affirmé M. Nétanyahou, selon un communiqué de son bureau.

«Nous sommes confrontés à des problèmes complexes. Nous voulons des résultats concrets, pas des généralités, mais des solutions concrètes à des problèmes concrets afin de réduire le coût de la vie et les inégalités sociales en Israël», a encore dit M. Nétanyahou.

Il a tenu ces propos lors du conseil des ministres, au cours duquel sont intervenus le ministre israélien des Finances Youval Steinitz et le gouverneur de la banque centrale Stanley Fischer, au lendemain de manifestations à travers tout le pays, en dehors de Tel-Aviv et de Jérusalem, qui ont rassemblé entre 50 000 personnes, selon la police, et 100 000 d'après les organisateurs.

M. Trajtenberg, un économiste de renom plutôt à gauche, a été nommé la semaine dernière par M. Nétanyahou pour diriger un comité spécial chargé de formuler d'ici septembre des propositions de réformes afin de répondre au mouvement de contestation sociale sans précédent déclenché il y a un mois.

Selon M. Nétanyahou, ce comité devra prendre en compte «des contraintes diverses», notamment «la secousse sérieuse» actuelle de l'économie mondiale.

«Nous devons recevoir des recommandations avec des choix spécifiques. Un changement de priorités entraîne un choix, un choix entre différentes contraintes», a plaidé le premier ministre.

«Nous savons une chose: nous voulons des solutions qui soient économiquement saines. Parce que si tout cela se termine par une banqueroute ou un effondrement économique, une réalité à laquelle sont confrontées certaines grandes économies européennes, nous ne résoudrons pas les problèmes économiques ni sociaux», a-t-il noté.

Selon les sondages, les manifestations contre la vie chère et pour la «justice sociale» sont soutenues par plus de 80% des Israéliens, y compris par des membres du Likoud (droite) de M. Nétanyahou.

Ce dernier --qui prône désormais «responsabilité financière et sensibilité sociale»-- s'est dit prêt à infléchir son credo néo-libéral pour répondre aux exigences des protestataires, mais il s'est gardé de dire en quoi et comment.

Les députés de la Knesset (Parlement) interrompront leurs vacances mardi pour débattre de la crise sociale en séance plénière.