Les Palestiniens demanderont au Conseil de sécurité l'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU en septembre, a annoncé mercredi le président Mahmoud Abbas, excluant une reprise des négociations avec Israël avant l'Assemblée générale des Nations unies.

M. Abbas a réaffirmé que les Palestiniens souhaitaient néanmoins éviter «une confrontation avec les Américains», qui menacent de faire échouer cette requête en utilisant leur veto au Conseil de sécurité.

«Nous allons au Conseil de sécurité, via une requête au secrétaire général des Nations unies, pour obtenir une adhésion à part entière à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les frontières de 1967», a-t-il déclaré lors d'une réunion du Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Ramallah.

«Nous devons aller aux Nations unies sans faire la moindre erreur», a estimé le président palestinien, rappelant qu'une réunion sur la rédaction de la requête à l'ONU était prévue le 4 août à Doha avec des experts de la Ligue arabe.

«Nous avons dit à maintes reprises que les négociations étaient notre premier, deuxième et troisième choix, mais après l'échec du Quartette (sur le Proche-Orient: ONU, États-Unis, Russie et Union européenne, ndlr) à poser comme bases de négociations l'arrêt de la colonisation et les frontières de 1967 pour l'État palestinien, il est trop tard pour les négociations, il n'y a plus de temps, nous allons à l'ONU», a-t-il expliqué.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et les chefs de la diplomatie américaine Hillary Clinton, russe Sergueï Lavrov et de l'Union européenne Catherine Ashton ont renoncé à publier une déclaration après leur réunion du 11 juillet en raison de l'écart entre les parties.

«L'ONU n'est pas une alternative aux négociations» de paix, a réaffirmé M. Abbas, en réponse aux objections des États-Unis et d'Israël, pour qui un État palestinien ne peut être le résultat que d'un accord de paix, et aux réticences de certains pays.

Selon lui, «122 États reconnaissent l'État de Palestine sur les frontières de 1967».

Le président palestinien a indiqué être «favorable à une résistance populaire, mais pas seulement comme slogan», pour appuyer les démarches à l'ONU.

«Nous voulons une mobilisation populaire coordonnée partout et c'est ce que nous avons dit à nos frères arabes et aux mouvements palestiniens», a précisé M. Abbas.

Une demande d'adhésion à l'ONU doit être validée par le Conseil de sécurité.

Pour contourner le veto américain, les Palestiniens pourraient se tourner vers l'Assemblée générale afin de lui demander «d'élever (leur) statut à l'ONU d'observateur à État non membre», a indiqué le 13 juillet le négociateur palestinien Saëb Erakat.

Cette formule leur permettrait de «devenir membre à part entière de toutes les agences: OMS, UNESCO, UNICEF, etc.», où les Palestiniens ne siègent qu'en tant qu'observateurs, a souligné le 20 juillet l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour.

M. Abbas a déploré la décision des délégués du Hamas invités à cette réunion de l'OLP de ne pas y participer, rejetant les critiques israéliennes et américaines selon lesquelles la récente réconciliation avec le Hamas, qui ne reconnaît pas Israël, ferait obstacle aux négociations de paix.

«Il y a des gens bien plus radicaux que le Hamas dans le gouvernement israélien», a-t-il estimé, en référence aux partis nationalistes et d'extrême-droite qui composent la coalition du premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Le président du Conseil législatif palestinien Aziz Dweik, un dirigeant du Hamas, a expliqué à la radio Voix de la Palestine cette non-participation par le fait que «près de trois mois sont passés depuis le pacte national de réconciliation sans qu'aucune de ses clauses n'ait été appliquée».