Des milliers de manifestants palestiniens et israéliens ont marché hier à Jérusalem pour soutenir la création d'un État palestinien indépendant.  

«Un, deux, un, deux: deux capitales à Jérusalem», «Les jeunes veulent la fin de l'occupation», ont scandé en hébreu et en arabe les militants, en grande majorité israéliens. La marche est la première d'une série d'actions non violentes qui visent à soutenir la création d'un État palestinien cet automne, selon les organisateurs. La Ligue arabe devrait présenter une demande d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU en septembre.

«Nous disons: premièrement l'indépendance, et ensuite, nous retournerons à la table de négociations», a dit Hillel Ben Sasson, porte-parole du Mouvement de solidarité avec Sheikh Jarrah, principal organisme derrière la marche.

Israël et les États-Unis se sont déjà prononcés contre la déclaration devant l'ONU.

Les militants ont marché de la vieille ville à Sheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-Est où des manifestations ont lieu chaque vendredi depuis près de deux ans pour dénoncer l'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens. Beaucoup de gens rencontrés sur place ont dit participer régulièrement aux activités hebdomadaires. La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion par Israël de la partie orientale de Jérusalem. Les Palestiniens la considèrent comme leur future capitale.

Peu de Palestiniens

Si les organisateurs ont insisté sur le caractère binational de la marche, le nombre de participants palestiniens était nettement inférieur à celui des manifestants israéliens. «Il y avait environ 500 Palestiniens, sur un total d'environ 2000 à 3000 personnes, a estimé Mahmood Qareen, l'un des coordinateurs palestiniens. C'est déjà beaucoup. C'est la première fois que nous avons un nombre aussi important.»

Les participants représentent eux-mêmes une frange de l'opinion israélienne. «Nous sommes non seulement une minorité, mais une petite minorité, a concédé Matah Cohen, un des participants, militant dans plusieurs groupes semblables. J'aurais aimé nous voir grandir. Mais maintenant, c'est à la communauté internationale de se faire entendre sur le sujet.»

Quelques contre-manifestants ont agité des drapeaux israéliens non loin du parc où se sont arrêtés les militants. Les policiers et soldats qui encadraient la marche ont rapidement séparé les deux groupes, plaçant une barrière de métal devant les contre-manifestants.

Des Palestiniens rencontrés aux abords du lieu de rassemblement sont restés sceptiques sur les résultats de la marche. «Ils manifestent toutes les semaines. Même si maintenant, c'est la plus grande manifestation, je ne crois pas que ça va changer quoi que ce soit», a dit Philipos George, assis devant son commerce d'objets religieux.