Le mois de juin a été le plus meurtrier depuis le début de l'année tant pour les Irakiens que pour les soldats américains qui doivent en principe avoir quitté le pays à la fin de l'année.

Si pour les attentats contre leurs citoyens, les autorités irakiennes ont accusé al-Qaïda, les responsables américains ont fait porter la responsabilité des attaques contre leurs soldats à des groupes chiites pro-iraniens.

Ainsi, 271 Irakiens ont péri dans des attentats, dont 155 civils, 77 policiers et 39 soldats, selon des chiffres compilés par les ministères de la Santé, de la Défense et de l'Intérieur.

Mais le plus inquiétant est que le nombre de morts a augmenté de 34% par rapport à mai et il faut remonter à septembre 2010 pour trouver un bilan plus lourd avec 273 tués.

Par ailleurs, selon les mêmes sources, 454 personnes ont été blessées, dont 192 civils, 150 policiers, et 112 soldats. Vingt-cinq insurgés ont été tués et 102 ont été arrêtés.

La majorité des attentats ont été commis à l'aide de voitures piégées et de bombes. Il y a eu aussi de nombreux assassinats de hauts fonctionnaires à l'aide d'armes munies de silencieux.

Le pire carnage a eu lieu le 21 juin avec la mort de 26 personnes, en grande majorité des policiers, dans un double attentat-suicide qui visait le gouverneur de la province chiite de Diwaniya (centre).

Deux jours plus tard, trois bombes placées dans des charrettes avaient explosé sur un marché du sud de Bagdad causant la mort de 21 personnes et en blessant 86 autres.

Avec 14 tués, juin a été aussi le mois le plus meurtrier pour les soldats américains depuis trois ans. La majorité des victimes l'a été par des tirs de roquettes contre leurs bases ou par des bombes placées sur le bord de la route.

Ce regain de violence intervient alors que les responsables américains multiplient les démarches auprès de Bagdad pour maintenir un contingent au-delà de la fin de l'année, en dépit de l'accord signé en novembre 2008 entre Washington et Bagdad pour le retrait des derniers soldats américains, plus de huit ans après l'invasion conduite par les États-Unis.

Il faut remonter à juin 2008 pour trouver un bilan plus lourd avec 23 morts, mais à l'époque l'armée américaine était engagée directement dans la lutte contre l'insurrection.

Selon l'armée américaine, les auteurs des attentats sont des groupes clandestins soutenus par l'Iran.

La «Brigade du jour promis» a été créée en novembre 2008 par le chef radical chiite Moqtada Sadr pour lutter contre les forces américaines en Irak.

Kataëb Hezbollah et Assaïb Ahl al-Haq sont des scissions de l'ancienne Armée du Mahdi dirigée par Moqtada Sadr et démantelée en 2008 après avoir combattu les forces de la coalition entre 2004 et 2007. Elles sont considérées par le Pentagone comme une grave menace pour la stabilité de l'Irak.

Cette dégradation de la sécurité intervient alors que les ministères de la Défense, de l'Intérieur et le secrétariat d'État à la Sécurité nationale n'ont pas de titulaires en raison de rivalités politiques et sont dirigés directement par le premier ministre Nouri al Maliki.