Six étudiants en médecine ont été tués et 23 blessés samedi dans un attentat suicide à l'hôpital militaire afghan de Kaboul, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère afghan de la Défense, une action revendiquée par les insurgés talibans.

«Il y a eu un attentat suicide dans une tente utilisée comme réfectoire par des étudiants en médecine de l'hôpital», a déclaré ce porte-parole, le général Mohammad Zahir Azimi.

«L'explosion a tué six personnes et en a blessé 23. Toutes les victimes sont des étudiants en médecine», a-t-il ajouté.

L'hôpital militaire de Kaboul est censé être une des zones particulièrement protégées de la capitale afghane, elle-même déjà placée sous haute sécurité.

Joint par l'AFP, un porte-parole des insurgés talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'attentat, affirmant que «l'attaque suicide» avait été menée par deux kamikazes. Selon lui, les victimes sont toutes des militaires.

«Nos recherches ont montré qu'il n'y avait qu'un kamikaze, qui est mort. Il n'y en avait pas de second», a affirmé en fin d'après-midi le porte-parole adjoint du ministère de la Défense, Dawlat Waziri, à l'AFP.

Après l'explosion, les forces de sécurité avaient longuement fouillé l'hôpital à la recherche d'éventuels autres kamikazes.

Un médecin de l'hôpital avait indiqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat que la police avait longuement rassemblé dans une seule pièce tous les occupants du bâtiment où il se trouvait, avant de finalement les laisser sortir bien plus tard.

À l'extérieur du complexe, les forces de sécurité, massivement déployées, avaient bloqué la route menant à l'hôpital et en avaient interdit l'accès, selon un journaliste de l'AFP.

Des parents et amis de patients étaient rassemblés à proximité de l'hôpital, inquiets, expliquant ne pas pouvoir entrer en contact avec leurs proches.

«C'était une énorme explosion, je suis tombé par terre», a raconté à l'AFP Mohammad Hakim, un vendeur de fruits ambulant qui se trouvait à proximité de l'enceinte de l'hôpital avec sa charrette.

L'Hôpital militaire Mohammad Daud Khan, vaste complexe hospitalier de plusieurs bâtiments situé dans le centre de la capitale afghane, est l'un des établissements les mieux équipés du pays. Du personnel étranger y travaille, notamment pour y former leurs homologues afghans.

Dans un communiqué, le président afghan Hamid Karzaï a condamné l'attentat et ses auteurs, «tellement cruels et lâches qu'ils attaquent les patients et médecins d'un hôpital, à l'encontre de tous les principes humains et islamiques».

Les talibans ont mené depuis le début de l'année plusieurs attaques contre des sites sensibles et particulièrement protégés en Afghanistan, laissant craindre une infiltration croissante des forces afghanes par les rebelles qui ont gagné du terrain ces dernières années.

La sécurité de la capitale afghane est placée depuis 2008 sous la responsabilité des forces afghanes, qui sont censées, à compter de juillet, prendre progressivement le relais des forces internationales dans le reste du pays d'ici fin 2014.

Le gouvernement afghan, soutenu par 130.000 soldats étrangers, fait face depuis fin 2001 à une insurrection menée par les talibans, chassés du pouvoir par une coalition internationale.

Les attentats suicide figurent parmi les armes favorites des talibans qui s'attaquent régulièrement aux bâtiments officiels, à l'armée et à la police afghanes, ainsi qu'aux forces étrangères.

Deux roquettes sont par ailleurs tombées sur des zones inhabitées dans la nuit à Kaboul, a indiqué samedi le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Zemaraï Bashary.