L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé mercredi de saisir les instances internationales, dont le Conseil de sécurité de l'ONU, du gel par Israël de fonds palestiniens, a annoncé un dirigeant de l'OLP, Yasser Abed Rabbo.

«Le Comité exécutif a décidé de se tourner vers toutes les instances internationales pour exiger d'Israël qu'il débloque les fonds de l'Autorité palestinienne, y compris le Conseil de sécurité de l'ONU, si Israël continue à les retenir», a déclaré M. Abed Rabbo à l'issue d'une réunion du Comité exécutif de l'OLP.

Le ministre israélien des Finances Youval Steinitz a affirmé que le gel du versement de ces taxes, perçues par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne, à la suite d'un accord de réconciliation palestinien incluant le mouvement islamiste Hamas, était maintenu, a indiqué mercredi la radio publique israélienne.

«Le report du transfert des fonds a constitué un carton jaune pour l'Autorité palestinienne après la signature d'un accord avec le Hamas. Pour le moment, il s'agit d'un report d'une semaine à dix jours, mais le carton pourrait devenir rouge, cela dépendra des clarifications que fournira l'Autorité palestinienne», a affirmé M. Steinitz, cité par la radio.

M. Abed Rabbo a condamné mercredi cette «politique de punition collective», dans une déclaration à la radio officielle Voix de la Palestine.

Le gouvernement israélien «manque aux normes humanitaires et internationales minimales qui régissent les relations entre États, même si l'une des parties est un peuple occupé», a-t-il estimé, en référence aux accords de Paris de 1994 qui prévoient la rétrocession par Israël de ces recettes, qui représentent deux tiers des recettes budgétaires de l'Autorité palestinienne.

La radio israélienne a par ailleurs rapporté qu'aucune date n'avait été fixée pour une discussion au sein du gouvernement sur la poursuite ou la levée de ce gel appliqué depuis le 1er mai.

Le premier ministre palestinien Salam Fayyad a indiqué lundi que ce gel bloquait le versement des salaires des quelque 150 000 fonctionnaires palestiniens.

Israël a suspendu dans un premier temps le transfert d'une tranche mensuelle de 60 millions d'euros (environ 82 millions de dollars) sur des marchandises transitant via ses ports et aéroports.

M. Steinitz avait justifié cette mesure par la nécessité, selon lui, de s'assurer qu'aucune partie de ces fonds ne serait versée au Hamas, mouvement contrôlant la bande de Gaza et qui est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne (UE) et Israël.

L'accord conclu le 27 avril entre le Fatah, parti dirigeant de l'Autorité palestinienne, et le Hamas, puis paraphé le 3 mai par l'ensemble des mouvements palestiniens, prévoit la formation d'un gouvernement de personnalités indépendantes en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ainsi que la France, mais aussi des membres du gouvernement israélien, tels que le ministre de la Défense Ehud Barak et le ministre chargé de la Défense passive Matan Vilnaï, ont critiqué le gel.