Israël a demandé à ses citoyens d'évacuer immédiatement la péninsule égyptienne du Sinaï, quelques heures après que l'aviation israélienne ait tué, dans la nuit de vendredi à samedi, trois militants du Hamas que l'État hébreu soupçonnait de comploter pour kidnapper des Israéliens.

Le gouvernement a ordonné à ses ressortissants de quitter sur-le-champ le Sinaï et de revenir en Israël, citant des informations selon lesquelles des terroristes complotaient pour les enlever et les utiliser comme monnaie d'échange.

Le désert du Sinaï, avec son littoral champêtre, constitue une station balnéaire de choix pour nombre d'Israéliens, malgré les avertissements intermittents des autorités. En octobre 2004, 34 personnes, la plupart d'entre elles des ressortissants de l'État hébreu, ont été tués lors d'explosions dans un hôtel de la chaîne Hilton.

Plus tôt samedi, une porte-parole de l'armée israélienne a indiqué qu'un avion avait ouvert le feu sur une escouade du Hamas, un groupe islamiste, qui planifiait commettre des kidnappings à l'occasion des fêtes de Pessah, qui commencent plus tard en avril.

Selon elle, la cellule envisageait de perpétrer ces enlèvements en Israël ainsi que dans le Sinaï égyptien.

D'après des témoins, un missile a frappé un véhicule qui circulait vers deux heures du matin non loin de Gaza, dans la Bande de Gaza. Trois hommes ont été tués et un autre blessé, selon Adham Abou Salmia, porte-parole du ministère de la Santé de la région. Le Mouvement de la résistance islamique au pouvoir dans le territoire a par la suite annoncé qu'il s'agissait de membres du Hamas et promis des représailles.

«Nous envoyons un message simple à Israël: ne tentez pas de mettre notre patience à l'épreuve, ou vous déclencherez notre colère», a affirmé le porte-parole du Hamas, Abu Obeideh.

Par ailleurs, la branche armée du Front démocratique pour la libération de la Palestine, un groupuscule qui ne commet que rarement des attaques, a annoncé samedi qu'elle rompait son cessez-le-feu avec l'État hébreu.

Après des mois de calme, de militants basés à Gaza ont envoyé plusieurs roquettes et fusées sur Israël en mars. Tel-Aviv a répliqué avec des bombardements aériens. Mais, le mois dernier, le Hamas a affirmé publiquement qu'il n'avait aucun intérêt à voir la situation s'envenimer et a demandé à ses agents de ne plus attaquer Israël.

Le groupe, appuyé par l'Iran, a tué des milliers d'Israéliens dans des attaques à la roquette et des attentats-suicides dans les dernières années. L'État hébreu, les États-Unis et d'autres pays considèrent le Hamas comme un groupe terroriste parce que ses opérations visent souvent des civils.

Des militants du Hamas détiennent toujours un soldat israélien, Gilad Schalit, qui a été enlevé dans une opération en 2006.

Le Hamas exige la libération de centaines de prisonniers palestiniens, dont plusieurs ayant été jugés coupables de meurtre contre des civils israéliens, en échange de M. Schalit. Le Hamas a interdit à la Croix-Rouge de communiquer avec Gilad Schalit et peu de détails quant à sa santé sont connus.