Une explosion a fait plus de 30 blessés hier à Jérusalem. Une femme a succombé à ses blessures à l'hôpital. La ville sainte craint maintenant une nouvelle vague de violence après quelques années loin des bombes.

Un important périmètre de sécurité encerclait les environs de la gare routière centrale de Jérusalem hier après-midi. Militaires et policiers ont repoussé la foule de curieux, venus voir de plus près les vestiges de l'explosion, la première à survenir dans la ville sainte depuis 2004.

Au moins 30 personnes ont été blessées par la déflagration. Une femme a succombé à ses blessures à l'hôpital. Deux autres personnes seraient toujours dans un état grave, selon un porte-parole de la police.

La bombe aurait été placée dans un sac déposé à un arrêt d'autobus devant la gare centrale, où transite un nombre important de voyageurs vers toutes les grandes villes d'Israël. Peu après l'explosion, un autocar aux vitres éclatées était toujours sur place. Du sang était visible sur le trottoir. Des spécialistes fouillaient les environs à la recherche d'indices.

L'explosion n'a pas été revendiquée. La police israélienne a évoqué la thèse de l'attentat et montré du doigt des activistes palestiniens.

«Nous patrouillons dans le secteur à la recherche de suspects. Il ne s'agit pas d'un attentat suicide», a précisé en point de presse Micky Rosenfeld, porte-parole de la police nationale.

Troubles à Gaza

L'explosion survient alors que la tension monte entre la bande de Gaza et Israël. Samedi dernier, un nombre d'obus sans précédent depuis plus de deux ans a été tiré vers des villes israéliennes. Mardi, huit Gazaouis ont été tués dans un raid de l'armée. Hier, des groupes armés ont répliqué en lançant des salves de roquettes et d'obus, blessant un Israélien.

Dans un communiqué, le premier ministre palestinien Salam Fayyad a dénoncé l'explosion survenue à Jérusalem. «Je condamne cette opération terroriste de la façon la plus forte possible, sans égard à qui est l'auteur», a-t-il déclaré.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a retardé son départ pour la Russie en raison de l'explosion.

Intifada

Jérusalem a été le théâtre de plusieurs attaques à la bombe durant la deuxième intifada, au début des années 2000. Les quartiers juifs de Jérusalem ont été la cible de douzaines d'attentats à la bombe, qui ont fait de nombreux morts.

À l'époque, Yonatan Yagodovsky était directeur du service d'urgence Magen David Adom - l'équivalent de la Croix-Rouge - pour le secteur de Jérusalem.

«Il y a déjà eu d'autres explosions à cet endroit dans le passé, a-t-il souligné, en désignant la gare routière. L'une d'entre elles était très similaire à ce qui s'est produit aujourd'hui. Mais durant la deuxième intifada, il y avait beaucoup d'attentats suicides, ce qui n'est pas le cas ici.» Il a exprimé son inquiétude face à une nouvelle vague possible de violence dans le pays.

Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, croit pour sa part que la ville reste «l'une des plus sûres au monde.» «Mais le plus important, c'est de retourner à une vie normale, pour faire baisser la motivation des terroristes», a-t-il ajouté.

Environ deux heures après l'explosion, les cordons qui délimitaient le périmètre de sécurité ont été retirés. Des autobus ont recommencé à circuler aux alentours de la gare centrale.