Les lourdes pertes subies par l'Otan en Afghanistan en 2010, de loin l'année la plus meurtrière pour les soldats étrangers en neuf ans de guerre, ne sont pas le signe d'un «échec» mais une étape «malheureusement nécessaire», a estimé lundi l'alliance atlantique.

«Nos pertes ne sont pas une preuve d'un quelconque échec de notre stratégie, au contraire», a affirmé le porte-parole de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), le général allemand Josef Blotz, lors d'une conférence de presse.

Le renforcement de l'Isaf, décidé fin 2009, a permis «de mettre en difficultés les talibans et les réseaux insurgés dans des zones où il n'avaient pas été mis en difficultés depuis plusieurs années», a-t-il ajouté en, faisant référence à leurs fiefs traditionnels du sud afghan.

«Cela a abouti à une hausse de la violence et nous nous y attendions. Mais visiblement c'est une étape nécessaire dans la stratégie d'ensemble et avant que ça ne s'améliore, malheureusement cela doit empirer, et c'est ce que nous avons vu vers la fin 2010», a-t-il estimé.

Le général Blotz a nié toute augmentation de l'activité des insurgés et démenti que les talibans prennent pied dans des provinces - notamment dans le nord - où ils étaient jusqu'ici moins présents.

Fin décembre, la mission de l'ONU à Kaboul avait au contraire admis que l'insurrection des talibans s'était étendue ces derniers mois dans des régions d'Afghanistan jusque là épargnées, notamment dans le nord et le nord-ouest.

«Actuellement, je ne vois aucune province où les talibans reprennent de l'essor (...) ce n'est pas vrai selon nous», a affirmé le général Blotz.

«Nous maintiendrons la pression sur l'insurrection partout (...) il n'y aura pas de pause hivernale», a-t-il également souligné.

Il a par ailleurs réitéré que l'ampleur du début de retrait des forces américaines en juillet 2011 n'avait pas encore été fixé et dépendrait «de la situation sur le terrain».

La coalition internationale en Afghanistan, forte de quelque 140 000 soldats, prévoit de transférer progressivement aux forces de sécurité afghanes la responsabilité de la sécurité de l'ensemble du pays d'ici la fin 2014.