La France s'interroge sur les conditions dans lesquelles l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani s'est exprimée pour demander à la communauté internationale de cesser de la défendre, et réaffirme sa «mobilisation» contre sa lapidation, a indiqué lundi le Quai d'Orsay.

«Les conditions dans lesquelles s'est déroulée la conférence de presse organisée par la justice iranienne de Sakineh Mohammadi et son fils, qui n'ont pas pu répondre aux questions des journalistes, suscitent des interrogations», a déclaré lors d'un point-presse la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages.

L'Iranienne, emprisonnée depuis 2006 pour le meurtre de son mari et qui risque la peine de mort pour adultère, avait été brièvement présentée samedi à la presse à Tabriz. Elle avait affirmé vouloir porter plainte contre plusieurs personnes, dont deux journalistes allemands venus interviewer son fils et emprisonnés depuis en Iran. Sakineh, à qui les journalistes n'avaient pas pu poser de questions, avait demandé à ses soutiens à l'étranger de «laisser tomber» sa cause.

«Sakineh Mohammadi Ashtiani a toujours défendu ses droits avec un courage exemplaire et une détermination qui forcent l'admiration de tous», a observé la porte-parole française, qui était interrogée sur la teneur de ses déclarations.

«La mobilisation de la France et de ses partenaires européens pour la sauver reste entière», a souligné Mme Fages.

Les propos de Sakineh ont surpris et suscité de nombreuses questions à travers le monde, beaucoup estimant qu'elle a été contrainte à les tenir. Le philosophe français Bernard-Henri Lévy, qui mène une campagne d'opinion en sa faveur, a dénoncé une «manipulation» en jugeant qu'elle et son fils «ont dû être soumis à d'insoutenables pressions».