Au moins trois Irakiens ont péri lundi et 15 autres ont été blessés dans des attentats en Irak, quelques heures après la mort de deux militaires américains, qui constituent les premières pertes de l'armée américaine en Irak en 2011.

En fin de matinée, un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé devant un bâtiment des services de renseignement à Baqouba, à 60 km au nord de Bagdad, a-t-on appris auprès de plusieurs sources locales.

L'explosion a tué un passant et blessé 15 personnes, dont 10 écolières à bord d'un bus qui circulait à proximité, selon le docteur Firas al-Doulaimi.

Un responsable des services de sécurité a ajouté que deux ou trois grenades avaient été lancées contre le bâtiment juste avant l'explosion.

L'armée américaine a annoncé la mort de deux de ses militaires «tués dans la nuit dans le centre de l'Irak», selon un communiqué qui ne donne aucune précision sur le lieu exact et les circonstances de ces décès.

Les 50 000 militaires toujours déployés en Irak devront avoir quitté le pays à la fin de l'année. Au total, 4432 militaires américains sont morts en Irak depuis l'invasion de 2003, selon un bilan de l'AFP fondé sur le site indépendant www.icasualties.org.

Selon ce site, l'année 2010, au cours de laquelle 60 militaires américains ont péri, a été de loin la moins meurtrière de la guerre pour l'armée américaine.

Mais malgré la fin de leur mission de combat, les militaires américains restent exposés. Une bombe artisanale a explosé lundi au passage d'un convoi américain sur la route entre le centre-ville de Bassora, à 450 km au sud de Bagdad, et son aéroport, a annoncé une porte-parole de l'armée, sans préciser s'il y avait des victimes.

À Bagdad, une chrétienne, vraisemblablement visée en raison de sa religion, a été tuée lundi matin par des hommes armés à son domicile, où un certain nombre d'objets ont été dérobés, a-t-on appris auprès d'un responsable du ministère de l'Intérieur.

Les attaques contre les chrétiens se sont multipliées depuis les menaces proférées début novembre par la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui a revendiqué le carnage le 31 octobre de la cathédrale syriaque catholique à Bagdad, où un commando armé avait tué 44 fidèles et deux prêtres.

En outre, un policier a été abattu par des hommes dont les armes étaient munies de silencieux dans le quartier de Taïfiya, dans le nord de Bagdad, selon la même source. Ce meurtre intervient au lendemain d'une série d'opérations similaires: dimanche soir, trois policiers, un capitaine de l'armée et un ingénieur ont été assassinés en quelques heures.

Les forces de sécurité irakiennes sont une cible privilégiée des groupes insurgés en Irak. Selon des chiffres annoncés samedi, le nombre d'Irakiens tués dans les violences a légèrement augmenté en 2010, du fait d'une nette hausse du bilan pour les forces de sécurité, de plus en plus exposées avec le désengagement progressif de l'armée américaine.