Un tribunal iranien a prononcé des peines de six mois de prison et de dix coups de fouet assorties d'un sursis de trois ans à l'encontre du rédacteur en chef d'un quotidien gouvernemental qui a critiqué le verdict sans faire appel, a indiqué dimanche la presse.

Kaveh Echtehardi, rédacteur en chef du quotidien Iran daily, a été reconnu coupable à la suite d'une plainte déposée par Mehdi Hachémi, le fils l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani qui dirige actuellement l'assemblée des experts et le conseil du discernement, deux institutions clés du pouvoir, a indiqué le journal conservateur Javan.

Selon le journal, la plainte avait été déposée à la suite de la publication par M. Echtehardi d'une lettre signée par des étudiants membres de la milice des Bassidji dans laquelle ils accusaient Mehdi Hachémi de «corruption».

La cour a reconnu M. Echtehardi comme coupable de «diffamation, propagation de fausses nouvelles attribuant des crimes de corruption financière au fils du président du Conseil de discernement», a indiqué Iran daily.

Selon le journal, la cour a assorti la peine d'un sursis de trois ans.

«Avec cette sentence, la justice a prouvé qu'elle agissait en toute indépendance, sans tenir compte des jurés ni de la défense de l'accusé», a indiqué le journal citant l'accusé.

Les juges avaient estimé que M. Echtehardi n'avait commis aucune faute, selon le journal.

Fin novembre, le chef adjoint de la justice avait indiqué que l'Iran avait émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Medhi Hachémi, sans donner de détails sur les accusations pesant sur lui.

Des responsables de la justice avaient indiqué auparavant que M. Hachémi résidait en Grande-Bretagne depuis son départ d'Iran après l'élection présidentielle controversée de juin 2009 remportée par le président conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

Une condamnation visant un responsable de la presse gouvernementale est rarissime dans la république islamique où les autorités ont mené une importante campagne de répression à l'encontre des médias réformateurs.

De nombreux journalistes proches de l'opposition ainsi que des hommes politiques réformateurs, des étudiants, et des militants des droits de l'Homme ont été arrêtés au cours des dernières années, notamment après la présidentielle de 2009.