L'Iran a remis en liberté plusieurs hauts responsables d'Al-Qaïda jusque là en détention, afin qu'ils rebâtissent l'organisation islamiste à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan, selon le Times de vendredi.

Citant des officiels pakistanais et du Moyen-orient s'exprimant sous couvert d'anonymat, le quotidien britannique affirme que les autorités iraniennes fournissent une aide discrète aux activistes d'Al-Qaïda dans leur combat contre les troupes de l'Otan en Afghanistan voisin.

«À de nombreuses occasions, ils sont aidés par des gardiens de la révolution iraniens», a assuré au journal un haut responsable du renseignement pakistanais.

Parmi les chefs d'Al-Qaïda libérés figure l'Égyptien Saif al-Adel, qui est inscrit sur la liste des terroristes les plus recherchés du FBI pour son implication présumée dans les attentats qui avaient frappé des ambassades américaines en 1998 dans des pays d'Afrique de l'est, selon le journal.

Saif al-Adel a récemment été nommé chef des opérations en Afghanistan et au Pakistan, selon des responsables pakistanais cités par le Times.

Le Koweïtien Souleiman Abou Gheith, ancien porte-parole d'Al-Qaïda au moment des attentats du 11 septembre 2001, Abu Khayr al-Masri, proche du numéro deux d'Al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri, ainsi que trois membres de la famille du chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, ont également été libérés, toujours selon ces sources.

De nombreux chefs d'Al-Qaïda avaient trouvé refuge en Iran après l'invasion américaine de l'Afghanistan qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001.

Certains ont été placés en détention par les autorités iraniennes.

Les deux leaders de l'organisation islamiste, Oussama ben Laden et Ayman Al-Zawahiri, vivraient au nord-ouest du Pakistan dans une des zones tribales frontalières de l'Afghanistan.

En juillet dernier, le fils d'Oussama Ben Laden, Omar, avait déclaré que 20 membres de sa famille étaient bloqués en Iran et que Téhéran refusait de discuter de leur sort avec l'Arabie saoudite.

Toutefois, un quotidien koweïtien avait rapporté en novembre dernier que plusieurs dirigeants d'Al-Qaïda, dont Abou Ghaith, avaient quitté l'Iran pour le Yémen.