Le gouvernement iranien commencera dimanche à appliquer un vaste plan économique qui vise à supprimer progressivement les subventions directes aux principaux produits énergétiques et à certains produits alimentaires, a annoncé samedi le président, Mahmoud Ahmadinejad.

Le prix de sept produits énergétiques, notamment l'essence, le gasoil, le gaz, le kérosène et l'électricité, mais aussi de l'eau et du pain vont ainsi augmenter progressivement.

«À partir de minuit, ce plan entre en vigueur. Les prix vont être modifiés», a déclaré M. Ahmadinejad à la télévision d'État, ajoutant: «Tout est prêt. Les communiqués ont été préparés et vont être diffusés. Les nouveaux prix seront annoncés ce soir».

Jusqu'à présent, il y avait deux tarifs pour l'essence. Les automobilistes bénéficiaient d'un quota de 60 litres d'essence par mois à un prix subventionné d'environ 0,10 dollar le litre. Au-delà de ce quota, ils devaient payer le litre d'essence à un tarif «semi-subventionné» de 0,40 dollar.

De nouveaux tarifs seront appliqués à partir de dimanche. En attendant, le gouvernement a accordé samedi un nouveau quota «exceptionnel» de 50 litres d'essence à chaque automobiliste au prix subventionné de 0,10 dollar.

Peu après cette annonce, des journalistes de l'AFP ont vu des queues se former devant des stations essence de Téhéran, les automobilistes accourant faire le plein avant l'annonce des nouveaux tarifs.

Selon les estimations officielles, les subventions sur les produits énergétiques et de première nécessité coûtent actuellement environ 100 milliards de dollars par an au budget de l'État, qui a décidé d'assainir ses finances.

Pour compenser la hausse des prix, le gouvernement a commencé à reverser une partie des économies attendues sous forme d'aide directe à la population.

Selon les chiffres officiels, quelque 60,5 millions d'Iraniens (sur 74 millions) ont déjà reçu 810 000 rials (74 dollars) sur leur compte bancaire. La somme doit être versée tous les deux mois, ce qui représente un coût de 2,5 milliards de dollars par mois pour le budget de l'État.

Cette somme doit être «doublée», a promis M. Ahmadinejad.

Le projet de suppression des subventions, difficilement adopté par le Parlement en janvier après des mois de bataille contre l'exécutif, divise le camp conservateur au pouvoir en Iran.

Certains responsables, parlementaires ou religieux, craignent qu'il n'ait un effet économique et social dévastateur, en particulier une hausse de l'inflation et du chômage, alors que les sanctions internationales commencent à toucher l'économie du pays.

Mais le président Ahmadinejad s'est voulu rassurant: «Certains médias étrangers mènent campagne contre ce plan. Ils ne veulent pas que l'Iran progresse et devienne un modèle (de développement), un pays où il n'y a pas de pauvres».