Israël attend la formulation par écrit d'un plan américain en faveur d'un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie avant de se prononcer, a indiqué mardi un haut responsable israélien.

«Il y a des ententes entre la secrétaire d'État américaine (Hillary Clinton) et le premier ministre (Benyamin Nétanyahou), mais il faut du temps pour les formuler par écrit, et nous devons attendre», a déclaré à la radio militaire Nir Hefetz, chargé de l'information au bureau de M. Nétanyahou.

Lors d'une rencontre le 11 novembre à New York, Mme Clinton a proposé à M. Nétanyahou une généreuse enveloppe de mesures de soutien politique et militaire américain en échange d'un nouveau moratoire de 90 jours sur la colonisation en Cisjordanie occupée.

M. Nétanyahou a indiqué qu'il convoquerait les 15 ministres de son cabinet de sécurité pour se prononcer sur cette proposition destinée à relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens suspendus depuis la fin d'un moratoire de dix mois sur la colonisation en Cisjordanie le 26 septembre.

«Aucune date n'a été fixée pour la réunion du cabinet, car il faut attendre les éclaircissements par écrit des Américains. Mais les deux parties sont intéressées à appliquer les ententes convenues, et les équipes des deux bords travaillent à cet effet», a souligné M. Hefetz.

Interrogé de son côté à la radio, le secrétaire du gouvernement israélien, Tzwi Hauser, a indiqué que «le cabinet de sécurité n'a pas prévu de se réunir mardi, car des éclaircissements américains sont attendus».

Le cabinet de sécurité est divisé sur ce plan: sept ministres l'approuvent, six y sont hostiles, et deux du parti religieux orthodoxe Shass prévoient de s'abstenir.

Le ministre travailliste de la Défense Ehud Barak a interrompu une visite à Paris où il a brièvement participé à une réunion de l'Internationale socialiste et devait rentrer mardi en Israël en raison des développements politiques, a indiqué la radio publique israélienne.

Le cabinet de sécurité se réunit d'ordinaire tous les mercredis mais peut être convoqué à tout moment.

Les Palestiniens exigent un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, pour reprendre les négociations, laissant entendre qu'en l'état, la proposition américaine ne répond pas à leurs demandes.

Selon les médias israéliens, M. Nétanyahou est intervenu pour empêcher deux réunions de la commission municipale de Jérusalem sur la planification consacrées à un projet de construction de 1300 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, dans le secteur oriental de la ville occupé et annexé depuis 1967.

Le maire israélien de Jérusalem Nir Barkat a par ailleurs affirmé mardi que M. Nétanyahou et la police s'étaient opposés à la démolition de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est, selon son porte-parole.

«Pour le moment, le bureau du premier ministre et la police n'autorisent pas la démolition de maisons», a déclaré le maire, selon son porte-parole, lors d'une présentation de son plan d'urbanisation au contrôleur de l'État, qui avait critiqué la municipalité pour avoir laissé se développer la construction sans permis à Jérusalem-Est.

Le bureau du premier ministre n'a pas réagi à ces déclarations dans l'immédiat.

Le 10 novembre, M. Obama avait implicitement critiqué un projet israélien nouveaux logements à Jérusalem-Est, estimant que «ce genre d'activité n'aide jamais quand il s'agit de négociations de paix».