Un officier américain de haut rang a estimé lundi que l'influence de l'Iran était en baisse en Irak, où les dirigeants tentent de finaliser un accord sur le partage du pouvoir afin de mettre fin à huit mois de crise politique.

«Dans les deux derniers mois, en cette période de formation du gouvernement, nous pensons que l'influence iranienne a quelque peu diminué», a souligné le général Robert Cone, commandant-en-chef adjoint des opérations militaires américaines en Irak.

L'officier a donné une appréciation nuancée du rôle de l'Iran, ennemi juré des États-Unis mais également opposé au régime de Saddam Hussein.

«Nous voyons plusieurs sortes d'influences iraniennes --certaines sont, de fait, positives», a souligné le général Cone au cours d'une télé-conférence.

«Certaines influences sont négatives, même s'il est très difficile de les attribuer précisément au gouvernement iranien», a-t-il ajouté, précisant par exemple que les armes traversant la frontière pourraient aussi provenir d'acteurs non-gouvernementaux.

Le premier ministre sortant Nouri Al-Maliki, un membre de la majorité chiite irakienne qui était persécutée sous Saddam Hussein, s'est rendu le mois dernier en Iran où il a appelé le régime chiite à aider à la reconstruction de son pays.

Son rival Iyad Allawi, dont l'alliance est soutenue par les sunnites, a accusé de son côté l'Iran de s'ingérer dans les négociations de mise sur pied d'un gouvernement, et a cherché un soutien du côté de l'Arabie Saoudite et d'autres États du Golfe.

L'Irak est sans gouvernement depuis les élections législatives du 7 mars dernier, les deuxièmes depuis l'invasion américaine de 2003. L'alliance d'Allawi a remporté une légère avance, mais aucun des deux blocs n'a eu la majorité au parlement.

Le président américain Barack Obama, opposé à la guerre en Irak depuis le début, a décrété en août dernier la fin des opérations de combat, mais a maintenu quelque 50 000 militaires sur le terrain dans un rôle de «conseil et d'assistance.»