Dix personnes ont été tuées et 38 autres blessées lundi dans un attentat suicide à la voiture piégée à Kerbala, ville sainte chiite au sud de Bagdad, selon la police et des sources médicales.

«Un Kamikaze conduisant une voiture piégée s'est fait exploser tout près d'un bus transportant des pèlerins iraniens», a indiqué un responsable de la police à l'AFP.

L'attentat s'est produit à 8h45 (0h45, heure de Montréal)) dans le nord de cette ville, située à 110 km au sud de Bagdad, ont ajouté ces sources. De nombreux blessés sont des Iraniens, parmi lesquels des femmes.

Kerbala, où est enterré l'imam Hussein, petit-fils de Mahomet, tué en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid, est une des villes saintes du chiisme.

Des millions de fidèles, notamment d'Iran, se rendent en pèlerinage chaque année à Kerbala et à Najaf, seconde ville sainte chiite située à 150 kilomètres au sud de Bagdad.

Ces pèlerinages ont souvent été pris pour cible par les insurgés sunnites  depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

Le 26 juillet, au moins 21 personnes avaient été tuées et 47 blessées par deux voitures piégées conduites par des kamikazes à Kerbala, peu avant le début de la célébration de la naissance du Mahdi, le 12e et dernier imam chiite.

Depuis le 31 octobre, une série d'attentats a secoué l'Irak, le plus meurtrier ayant fait 53 morts (46 otages et sept policiers) lors de l'attaque d'une cathédrale syriaque catholique à Bagdad par un groupe de la mouvance d'Al-Qaïda, l'État islamique d'Irak (ISI). Les sept policiers ont été tués dans l'assaut donné par les forces irakiennes et américaines. Cinq des assaillants sont également morts.

Le 2 novembre, au moins 64 personnes ont péri et 285 autres ont été blessées dans onze attentats à la voiture piégée manifestement coordonnés dans plusieurs quartiers chiites de Bagdad.

L'attentat de Kerbala est intervenu le jour même où les dirigeants des principaux partis irakiens étaient attendus à Erbil, dans le nord de l'Irak, pour finaliser un accord de gouvernement qui doit sortir leur pays de la crise politique, huit mois après les élections législatives.

L'accord conclu samedi entre ces partis stipule notamment le maintien du Premier ministre Nouri al-Maliki à son poste.

«Un accord politique a été conclu hier (samedi) au terme duquel Jalal Talabani continue à être le chef de l'État, Nouri Maliki reste Premier ministre et (le bloc) Iraqiya (d'Iyad Allawi) doit choisir son candidat au poste de président du Parlement», avait affirmé dimanche à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ali al-Dabbagh.

Lors des élections législatives du 7 mars, aucune liste n'avait obtenu la majorité pour pouvoir gouverner seule, et depuis, les partis politiques étaient dans l'incapacité de se mettre d'accord sur la répartition des pouvoirs, ce qui a entraîné une paralysie des institutions.