Les forces de l'OTAN en Afghanistan ont facilité l'accès de responsables talibans à Kaboul, en vue de négociations avec le gouvernement afghan, a indiqué vendredi à Londres le commandant en chef des forces américaines en Afghanistan, le général David Petraeus.

Le général Petraeus a indiqué devant l'institut de recherche sur la Défense RUSI qu'un «certain nombre d'initiatives étaient en cours» dans le cadre du soutien au processus de négociation lancé par le président Hamid Karzaï.

«Et bien sûr, dans certains cas, nous facilitons cela, sachant qu'il ne serait évidemment pas des plus aisé pour un reponsable taliban d'accéder à Kaboul sans que la force internationale soit au courant et l'autorise», a déclaré le général américain.

Il ajoute que «plusieurs hauts responsables talibans ont réussi à joindre au plus haut niveau des responsables du gouvernement afghan, ainsi que d'autres pays engagés en Afghanisan, dans certains cas». Il n'a pas précisé de quels pays il s'agissait.

Un responsable de l'OTAN avait indiqué mercredi que les troupes alliées laissaient parfois des dirigeants talibans se rendre à Kaboul pour participer à des discussions «très préliminaires» avec le gouvernement.

Le président afghan Hamid Karzaï a convoqué en juin dernier une conférence nationale qui a créé le Haut conseil pour la paix, une instance de 68 membres chargée d'établir des contacts avec les insurgés pour mettre fin à dix années de guerre.

Selon le président du Haut conseil pour la paix, l'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani, les talibans auraient montré une certaine «volonté» de dialoguer avec le gouvernement, allié de la coalition militaire emmenée par les États-Unis qui les a chassés du pouvoir à la fin 2001.

Les rebelles nient officiellement tout dialogue avec le gouvernement.

Par ailleurs, le général Petraeus a révélé avoir personnellement appelé vendredi matin le père de Linda Norgrove, l'otage britannique tuée le 8 octobre lors de l'opération de sauvetage américaine. Il lui a fait part de ses «sincères condoléances» et a parlé du suivi de l'enquête sur les conditions de sa mort.

Jeudi, le général avait assuré au premier ministre David Cameron que «l'enquête était une priorité à laquelle il était personnellement attaché», selon Downing Street.