Un journaliste irakien travaillant pour une chaîne satellitaire a été tué mercredi devant son domicile dans le nord de l'Irak, au lendemain de l'assassinat d'un autre présentateur à Bagdad, a annoncé un responsable de la police.

Ce nouvel acte de violence vient rappeler le risque qui pèse sur les journalistes en Irak, au lendemain de la publication d'un rapport de Reporters sans frontières (RSF) qui a présenté la guerre qui y a débuté en 2003 comme le conflit le plus meurtrier pour les médias depuis la Seconde guerre mondiale.

«Des hommes armés ont abattu mercredi matin le journaliste Sabah al-Khayat devant son domicile dans le centre de Mossoul, alors qu'il partait à son travail», a indiqué ce responsable de la police, précisant que les assassins avaient pris la fuite.

M. Khayat présentait l'émission «Nos mosquées», diffusée par la chaîne satellitaire al-Mossouliya et consacrée aux lieux de culte de Mossoul, la deuxième ville irakienne située dans le nord du pays.

Son profil n'est pas sans rappeler celui de Riyad al-Saraï, un des principaux présentateurs de la chaîne publique Al-Iraqiya, assassiné mardi à l'aube alors qu'il était au volant de son véhicule dans l'ouest de Bagdad.

Né en 1975, M. Saraï avait rejoint al-Iraqiya en 2005, où, outre des programmes politiques, il présentait plusieurs émissions religieuses où il tentait de rapprocher les points de vue entre sunnites et chiites.

Il avait également des responsabilités administratives dans le quartier chiite de Choula, dans le nord-ouest de la capitale.

Dans son nouveau rapport, le troisième depuis l'invasion de 2003, RSF disait mardi avoir «recensé 230 cas de journalistes et de collaborateurs des médias tués dans le pays depuis le début du conflit», dont «172 journalistes».

«Si l'intervention des États-Unis a mis un terme au régime de Saddam Hussein et permis un développement important des médias irakiens, le bilan humain de la guerre et des années de violences (...) qui ont suivi est tout simplement catastrophique», estimait RSF.