Deux militaires américains ont été tués mardi sur une base irakienne par un soldat irakien qui a été abattu à son tour, à la suite d'une querelle liée à du sport, ce qui constitue les premiers décès au sein de l'armée américaine en Irak depuis la fin de sa mission de combat.
L'armée américaine a précisé dans un communiqué que neuf de ses militaires avaient aussi été blessés dans cette fusillade, consécutive selon le ministère irakien de la Défense à un différend sportif sur la base aérienne d'Al-Sadiq, près de de Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad.
«Des militaires irakiens et des conseillers militaires américains faisaient du sport quand une querelle a éclaté entre un soldat irakien et un Américain», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohamed al-Askari, sans dire de quel sport il s'agissait.
«Le militaire irakien a ouvert le feu sur eux», a-t-il ajouté, précisant que ce soldat s'appelait Soran Rahman Saleh Wali. «Nous avons ouvert une enquête sur cette affaire».
Dans son communiqué, l'armée américaine précise que «11 militaires américains ont été la cible de tirs d'une arme de petit calibre. Deux ont été tués et neuf blessés.»
«L'agresseur a été abattu et les soldats blessés ont été évacués» vers la base irako-américaine de Balad, à 70 km au nord de Bagdad, indique le communiqué, sans donner de précision sur la gravité des blessures.
L'auteur des tirs sur les militaires américains appartenait à une unité d'élite des forces spéciales de l'armée irakienne, a indiqué le colonel Hussein Bayati, commandant de la police de Touz Khourmatou.
«Les forces américaines et irakiennes ont commencé hier à faire des perquisitions dans le quartier dont est originaire ce soldat parce qu'elles soupçonnaient des combattants d'Ansar al-Sunna de s'y cacher», a indiqué le colonel Bayati, en référence à un mouvement islamiste sunnite.
Contactée par l'AFP, la famille du tireur a refusé de s'exprimer.
«C'est un acte tragique et lâche, et je suis persuadé que c'était un incident isolé», a déclaré de son côté dans le communiqué américain le général Tony Cucolo, commandant de la Division Nord de l'armée américaine.
Il s'agit des premiers décès annoncés dans les rangs des forces américaines depuis que celles-ci ont achevé le 31 août leur mission de combat en Irak.
L'armée américaine a officiellement entamé le 1er septembre l'opération Aube nouvelle («New Dawn»), qui porte sur la formation des forces de sécurité irakiennes.
Malgré la fin de la mission de combat, les militaires américains peuvent toujours être amenés à participer à des phases de combat, s'ils sont attaqués ou si les forces irakiennes sollicitent leur aide.
Au total, 4418 militaires américains sont morts en Irak depuis l'invasion conduite par les États-Unis en 2003, qui avait précipité la chute du régime de Saddam Hussein, selon un bilan de l'AFP se fondant sur le site indépendant www.icasualties.org.
L'armée américaine compte désormais moins de 50 000 hommes dans ce pays, contre 170 000 au plus fort des violences confessionnelles en 2007. Leur retrait complet est prévu à la fin 2011.