Le vice-président américain Joe Biden est arrivé lundi en fin d'après-midi à Bagdad pour marquer la dernière étape de la présence militaire américaine en Irak et inciter les dirigeants irakiens à sortir leur pays de la crise politique.

Plus de sept ans après l'invasion qui avait entraîné la chute de l'ex-président Saddam Hussein, les forces américaines achèvent officiellement mardi leur mission de combat en Irak, au moment où le pays connaît un regain de violences et alors que les partis politiques sont incapables de se mettre d'accord pour former un nouveau gouvernement.

M. Biden, dont la visite n'avait pas été annoncée, a été accueilli à l'aéroport par l'ambassadeur des États-Unis James Jeffrey, par le chef des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, et par le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, selon un groupe de journalistes voyageant avec le vice-président.

«Le vice-président Joe Biden est arrivé en Irak pour participer à la cérémonie marquant le changement de commandement et le changement de mission», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

Peu après son investiture, le président américain Barack Obama s'était engagé à mettre un terme le 31 août 2010 à la mission de combat des forces américaines. Il prononcera mardi un discours télévisé marquant cette date symbolique depuis le cadre solennel du Bureau ovale de la Maison-Blanche.

L'armée américaine entamera officiellement mercredi l'opération dite «Nouvelle Aube» («New Dawn»), principalement consacrée à la formation des forces de sécurité irakiennes. À cette occasion, le général Lloyd Austin remplacera le général Odierno, qui commande les troupes américaines en Irak depuis septembre 2008.

«La visite du vice-président vise à renforcer l'engagement à long terme des États-Unis envers l'Irak», a affirmé la Maison-Blanche, qui note que c'est sa sixième visite dans ce pays depuis janvier 2009.

«Durant cette période les États-Unis ont réduit le nombre de leurs soldats de 144 000 à 50 000», précise-t-elle. Le retrait américain doit être achevé fin 2011, conformément à un accord de sécurité conclu en novembre 2008 entre Bagdad et Washington.

La réduction graduelle des effectifs de l'armée américaine, qui a perdu 4417 soldats en Irak depuis 2003, a coïncidé ces derniers mois avec une augmentation du nombre d'attentats contre les forces irakiennes, qui ont soulevé des inquiétudes quant à leur état de préparation.

Le chef de l'état-major irakien, le général Babaker Zebari, a même jugé récemment prématuré le retrait américain, exhortant les États-Unis à demeurer dans son pays jusqu'à ce que l'armée soit complètement prête en 2020.

M. Biden doit également profiter de cette visite pour exhorter les principaux responsables à «achever leurs négociations afin de former le gouvernement», selon la Maison-Blanche.

Le vice-président s'entretiendra notamment avec le premier ministre Nouri al-Maliki et l'ex-chef du gouvernement Iyad Allawi, dont les listes respectives sont sorties en tête des législatives du 7 mars, les secondes depuis la chute de Saddam Hussein. Leurs ambitions personnelles sont souvent citées parmi les raisons du blocage politique actuel.

Lors de sa dernière visite en Irak, début juillet, M. Biden s'était déjà efforcé de convaincre les dirigeants de forger un gouvernement incluant toutes les tendances, à même d'éviter que le pays ne replonge dans un cycle de violences confessionnelles.

Deux mois plus tard, l'impasse demeure cependant totale dans les négociations entre les différents blocs.