Les informateurs dont le nom apparaît dans des documents confidentiels ayant trait à la guerre en Afghanistan publiés sur un site internet sont «potentiellement en danger», a déclaré mercredi un porte-parole du Pentagone.

Au moins une personne nommée dans ces dossiers s'est déjà plainte auprès des autorités américaines en Afghanistan, a indiqué le colonel David Lapan.

«Tous ceux dont le nom apparaît dans ces documents sont potentiellement en danger», a-t-il dit.

«Cela pourrait compromettre leur poste, représenter une menace pour leur vie et avoir un impact considérable sur leur comportement à l'avenir», a ajouté David Lapan.

Les quelque 92 000 documents divulgués par Wikileaks couvrent une période allant de 2004 à 2009.

Le fondateur du site internet, Julian Assange, a affirmé plus tôt dans la semaine que toutes les archives à sa disposition avaient été étudiées et que 15 000 documents contenant le nom d'informateurs n'avaient pas été publiés.

Le journal britannique The Times a toutefois souligné qu'un examen de seulement deux heures avait révélé le nom de douzaines d'Afghans ayant apporté des informations aux autorités américaines.

Le quotidien relève notamment l'interview en 2008 d'un combattant taliban envisageant la défection, dans laquelle sont cités son nom, celui de son père et de son village.

«Il est certain que les fuites ont mis en réel danger la vie et l'intégrité de nombreux Afghans», a déclaré au Times un responsable du ministère des Affaires étrangères de Kaboul qui a souhaité conserver l'anonymat.

«Les États-Unis sont moralement et légalement responsables de tout tort que les fuites pourraient causer à des individus, en particulier ceux dont le nom apparaît», a-t-il ajouté.