Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a regretté jeudi que le moratoire sur les constructions de colonies en Cisjordanie occupée n'ait pas permis, jusqu'à maintenant, d'amener les Palestiniens à reprendre des discussions directes pour la paix.

Le dirigeant israélien n'a pas dit pour autant qu'il n'y aurait pas d'entrave à l'érection de nouvelles constructions à l'issue du moratoire qui expire le 26 septembre.

«J'ai décidé, contrairement à tous les gouvernements précédents, de geler les constructions dans les nouvelles colonies pour une durée de dix mois afin d'encourager les Palestiniens à entamer des discussions sur la paix», a-t-il déclaré à des experts des relations internationales à new York.

«Sept mois sont passés et jusqu'à maintenant ils ne sont pas venus», a déclaré à New York M. Nétanyahou devant le Council on Foreign Relations, un centre de réflexion.

«Ils auraient dû venir il y a 12 mois, il y a sept mois. Nous ne devrions pas perdre plus de temps».

M. Nétanyahou avait décrété en novembre un gel de la colonisation de 10 mois, sous la pression des Etats-Unis en vue de faciliter une reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas bloquées depuis l'opération israélienne dans la bande de Gaza de l'hiver 2008-2009.

Ce processus a repris le 9 mai sous la forme de discussions indirectes, dites de «proximité», par l'intermédiaire de l'émissaire américain George Mitchell.

«Nous ne devrions pas attendre plus longtemps», a encore dit M. Nétanyahou. «Je pense que nous devrions profiter de cette occasion».

Le Premier ministre israélien intervenait au dernier jour d'une visite de trois jours aux Etats-Unis au cours de laquelle il a rencontré le président américain Barack Obama et donné plusieurs interviews à la presse pour souligner qu'il était prêt à rencontrer les dirigeants palestiniens immédiatement.

Alors que les Palestiniens et les Etats-Unis estiment que les colonies israéliennes sont des obstacles à la paix, le moratoire est mal vécu par les membres de son parti, le Likoud, et des partis de sa coalition gouvernementale qui défendent une politique dure envers l'Autorité palestinienne.

M. Nétanyahou a indiqué qu'il était prêt à faire des concessions aux Palestiniens, qui pourraient provoquer un retour de bâton en Israël.

«Je suis prêt à prendre des risques. Je ne suis pas prêt à prendre des risques pour la sécurité mais je suis prêt à prendre des risques politiques», a-t-il dit.

Le ministre de la Culture et des Sports israélien, Limor Livnat, avait indiqué mardi qu'il n'y avait pas «le moindre doute» que la construction reprendra dans les colonies de Cisjordanie occupée à l'issue du moratoire.