Vingt hommes soupçonnés d'être des talibans ont été libérés de prison en Afghanistan conformément à la politique de la main tendue aux insurgés initiée par le président Hamid Karzaï, a indiqué lundi à l'AFP un responsable de la commission de réexamen des dossiers des détenus.

«Nous avons réexaminé les dossiers un par un. Il n'y avait pas assez de preuves contre eux», a déclaré Nasrullah Stanikzaï, un conseiller du président Karzaï et membre de la commission mise en place récemment pour examiner tous les cas de détenus soupçonnés de liens avec l'insurrection.

Les libérations annoncées lundi concernent douze hommes détenus à la prison de Bagram, encore contrôlée par les forces américaines, six dans une prison de Khost (est) et deux à Kaboul.

M. Stanikzaï a par ailleurs indiqué que 35 autres personnes, dont 19 détenues par les Américains, seraient «bientôt» libérées.

M. Karzaï avait ordonné le 6 juin le réexamen des dossiers de centaines de prisonniers soupçonnés de liens avec les insurgés, dans un geste de bonne volonté à l'égard des talibans en vue de mettre fin à la guerre.

Plusieurs centaines de personnes sont actuellement détenues dans les geôles afghanes et dans la prison de Bagram, au nord de Kaboul.

Il s'agissait de la première mesure prise par le chef de l'État afghan après la jirga de la paix - assemblée traditionnelle réunissant 1.600 représentants des tribus et de la société civile - qui a accouché d'une résolution en 16 points pour tenter de mettre fin à la guerre.

Les détenus de Bagram, enfermés parfois depuis des années sans recours, sont considérés par Washington comme des prisonniers de guerre arrêtés sur le champ de bataille. Ils ne disposent pas d'avocats et ne savent pas quelles charges sont retenues contre eux.