Il y a plus de 800 prisonniers politiques en Iran, a estimé samedi la militante iranienne des droits de l'homme Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, à l'occasion du premier anniversaire de la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.

«Le gouvernement iranien n'a jamais accepté de révéler le nombre de prisonniers politiques. Il menace les familles des détenus pour qu'elles ne parlent pas aux médias. Ce qui est certain aujourd'hui c'est que le nombre de prisonniers politiques dépasse 800 personnes», a déclaré Mme Ebadi à la chaîne de télévision France 24.

«Les prisons sont pleines. Ils ont arrêté tellement de gens qu'ils ne peuvent plus les garder donc ils les laissent sortir sous des cautions prohibitives, juste pour faire de la place», a-t-elle expliqué.

Mme Ebadi s'est par ailleurs dite d'accord avec la nouvelle vague de sanctions adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU contre son pays dans la mesure où elles ne visent pas la population.

«Les sanctions économiques qui viseraient la population seraient très néfastes et nous nous y opposerions. Mais en ce qui concerne cette quatrième série de sanctions, elles sont uniquement à visée militaire, nous sommes d'accord contre ces sanctions militaires», a-t-elle indiqué.

La résolution adoptée mercredi par le Conseil de sécurité de l'ONU interdit notamment la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds et apporte de nouvelles limitations aux investissements iraniens à l'étranger.