Le conseil des gouverneurs de l'AIEA se penche une nouvelle fois cette semaine sur le «cas particulier de l'Iran», selon les termes du directeur général de l'agence onusienne Yukiya Amano à l'ouverture de la réunion à Vienne alors que l'Occident presse pour de nouvelles sanctions.

«L'Iran est un cas particulier parce qu'il comprend, parmi d'autres choses, des éléments liés à une éventuelle dimension militaire de son programme nucléaire», a d'entrée souligné M. Amano devant les 35 gouverneurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, représentant les 151 États membres de l'agence.

L'agence a diffusé un rapport la semaine dernière montrant que la République islamique avait poursuivi ses activités d'enrichissement, malgré les injonctions répétées du Conseil de sécurité de l'ONU et trois séries de sanctions.

Selon ce document, Téhéran avait produit début avril 5,7 kg d'uranium enrichi à environ 20% destinés, selon ses propres dires, à un réacteur de recherche médicale. Mais les Occidentaux doutent de cette utilisation et affirment que l'Iran ne dispose pas de la technologie pour transformer l'uranium en barre de combustible pour ce réacteur.

En octobre, les États-Unis, la Russie et la France avaient proposé de fournir ces barres en échange du stock d'uranium faiblement enrichi de Téhéran. Mais la République islamique a rejeté cette solution et finalement signé un accord avec le Brésil et la Turquie.

M. Amano a indiqué que l'AIEA attendait toujours une réponse officielle des États-Unis, de la France et de la Russie sur cet accord d'échange d'uranium entre Téhéran, Brasilia et Ankara. Il a précisé avoir transmis dès réception, le 24 mai, le texte de cet accord à Washington, Moscou et Paris.

«J'attends maintenant leurs réponses et vais poursuivre mes consultations avec toutes les parties impliquées», a-t-il dit.

Selon des diplomates proches de l'agence, les trois pays, membres du groupe dit de Vienne, ont élaboré une réponse commune et doivent la remettre à M. Amano de façon imminente.

Sous l'égide de l'AIEA, les États-Unis, la Russie et la France avaient proposé en octobre de fournir à l'Iran du combustible pour son réacteur de recherche, utilisé à des fins médicales, en échange de son stock d'uranium faiblement enrichi. Mais Téhéran avait rejeté cette solution et finalement signé un accord avec le Brésil et la Turquie.

Malgré cette tentative d'apaisement, Washington presse pour une quatrième série de sanctions de la part du Conseil de sécurité. Les États-Unis ont le soutien affiché de la France et la Grande-Bretagne et disent avoir celui de la Russie et de la Chine.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad doit se rendre en Chine cette semaine pour aborder le dossier nucléaire et tentera de dissuader Pékin, un de ses traditionnels alliés, de voter en faveur de nouvelles sanctions.

Un autre point important à l'agenda est consacré à Israël. Pour la première fois depuis 1991, l'AIEA, sous pression des États arabes, examinera les activités de l'État hébreu, considéré comme une puissance nucléaire mais qui ne confirme ni ne dément ce statut.

Le directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, a récemment demandé aux États membres des idées pour convaincre Israël de signer le Traité de non-prolifération (TNP) et accepter les inspections des experts de l'agence.

Pour des diplomates occidentaux, la discussion sur Israël est prématurée car M. Amano n'a pas reçu toutes les propositions.