Des députés koweïtiens ont demandé dimanche aux autorités d'expulser l'ambassadeur iranien à la suite des informations de presse sur le démantèlement d'une cellule d'espionnage au service des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime de Téhéran.

«Nous appelons au gel de tous les accords avec l'Iran (...). Le gouvernement doit rappeler notre ambassadeur à Téhéran et expulser l'ambassadeur iranien au Koweït», a déclaré à la presse Mohammad Hayef, un sunnite de la mouvance islamiste, connu pour son hostilité à l'Iran.

Il a critiqué le gouvernement pour son silence, l'appelant à clarifier sa position et appelant dans le cas contraire à «un débat au Parlement sur cette cellule d'espionnage».

Peu après cette déclaration, le gouvernement a mis fin à deux jours de silence, tout en restant prudent sur cette affaire révélée samedi par le quotidien Al-Qabas.

«Les services de sécurité sont en train d'enquêter sur les informations dont ils disposent y compris ce qui a été récemment publié», a dit le porte-parole du gouvernement, Mohammad al-Basiri, dans un communiqué publié par l'agence officielle Kuna.

M. Basiri, qui est aussi ministre des Communications, a ajouté que l'enquête devait aboutir à des poursuites, tout en disant que ce qui avait été publié par la presse était «inexact».

Un autre élu, l'indépendant Shuaib al-Muwaizri, porte-parole de la Commission parlementaire de la Défense et de l'Intérieur, a aussi appelé à l'expulsion de l'ambassadeur iranien «au cas où l'affaire (était) confirmée».

Dimanche, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a de nouveau jugé «sans fondement» les informations du journal koweïtien.

«Ce genre d'information vise à créer un climat de peur vis-à-vis de l'Iran et des divisions parmi les peuples de la région», a-t-il dit à la chaîne Al-Alam, voyant dans ces accusations une manoeuvre «pour éloigner les esprits des gens des crimes du régime sioniste, qui est le principal danger» régional.

Le responsable des relations publiques des Gardiens de la révolution, Ramezan Sharif a pour sa part évoqué, selon l'agence Fars, une attaque visant l'armée idéologique du régime.

«Les Gardiens de la révolution (...) sont en première ligne pour défendre les intérêts nationaux de l'Iran, et cette puissance pousse les ennemis à imaginer des informations sans fondement pour empêcher le renforcement des Gardiens», a-t-il dit.

Al-Qabas a affirmé samedi que sept des membres présumés de la cellule travaillaient pour l'armée et la police et recueillaient des informations sur des bases koweïtiennes et américaines.

Dimanche, le quotidien a précisé que la cellule comptait six Koweïtiens, deux apatrides, qui étaient dans l'armée. Deux Libanais vivant au Koweït sont également impliqués, dont l'un qui finançait les activités du groupe.

L'autre Libanais passait les informations à un agent de liaison des Gardiens en se rendant régulièrement dans les villes iraniennes de Machhad (nord-est) et Ispahan (centre), toujours selon le quotidien.