Trois attentats-suicide à la voiture piégée à proximité d'ambassades ont fait 42 morts et 235 blessés dimanche à Bagdad, et un quatrième attentat a été déjoué, selon les autorités. Ces violences font craindre que l'insurrection ne profite du flottement actuel lié aux négociations sur la formation d'un gouvernement issu des législatives du 7 mars.

Les déflagrations se sont produites à quelques minutes d'intervalle, peu avant 11h30 locales, l'une près de l'ambassade d'Iran et les deux autres dans un quartier qui abrite notamment le consulat d'Egypte et l'ambassade d'Allemagne, a rapporté le général Qassim al-Moussaoui, porte-parole du centre de commandement des opérations dans la capitale.

Il a ajouté que les forces de sécurité avaient tué par balles un homme portant une ceinture d'explosifs qui voulait faire sauter une quatrième voiture piégée près de l'ancienne ambassade d'Allemagne, aujourd'hui transformée en banque.

«Ces explosions visaient des missions diplomatiques», «c'est un acte terroriste», a-t-il déclaré à l'Associated Press, ajoutant que les trois déflagrations avaient été causées par des kamikazes au volant de voitures piégées. Le bilan pourrait encore s'alourdir, a ajouté le général.

Plusieurs gardes irakiens du consulat égyptien et un de l'ambassade d'Allemagne ont péri, d'après les autorités. La sécurité du consulat a tiré sur la voiture piégée qui fonçait vers eux mais n'a pas réussi à l'arrêter, a déclaré le général Moussaoui. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a fait état de la mort d'un des gardes de l'ambassade.

La puissance des explosions a ébranlé des bâtiments et fait voler des vitres en éclats dans le centre de la capitale irakienne. Près de l'ambassade d'Iran, des voitures ont été détruites et un minibus a été retourné.

Les attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat mais portent la marque d'Al-Qaïda en Irak, qui s'est fait une spécialité de ce type d'attaques coordonnées dans la capitale. Le groupe est également soupçonné du massacre d'au moins 24 personnes vendredi dans un village sunnite au sud de Bagdad. La plupart des victimes appartenaient à une milice sunnite qui s'était retournée contre Al-Qaïda il y a quelques années, inversant le cours de la guerre en Irak. Les assassins étaient déguisés en soldats irakiens et américains, selon des témoins.