Les forces de l'ordre se sont largement déployées à Téhéran pour prévenir tout incident à l'occasion de «chahar shanbe souri», la «fête du feu» datant de l'époque pré-islamique, qui intervient la nuit précédant le dernier mercredi de l'année iranienne s'achevant le 20 mars.

Selon des témoins, des centaines de policiers et miliciens islamistes étaient visibles dans l'après-midi sur les principales places et avenues de la capitale.

La célébration de cette fête est demeurée très vivace chez les Iraniens, qui doivent allumer sept feux et sauter par dessus en chantant «je te donne ma couleur jaune (signe de maladies dues à l'hiver) et je prends ta couleur rouge (signe de la bonne santé)». Les jeunes lancent aussi des pétards.

Cette cérémonie pré-islamique marque la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps avec la nouvelle année iranienne.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a critiqué cette fête, affirmant qu'elle n'avait «aucune base religieuse». «Elle apporte beaucoup de dégâts et de corruption et il est approprié de l'éviter», a-t-il déclaré.

Cette année, des groupes de l'opposition ont appelé à profiter de l'occasion pour exprimer leur hostilité contre le pouvoir et la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin dernier.

Des tracts avec l'inscription «mort au dictateur» ont été distribués dans certains endroits de Téhéran, selon des témoins.

L'un des leaders de l'opposition, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, a demandé à ses partisans d'éviter des troubles.

Depuis la révolution islamique de 1979, les autorités religieuses ont tenté en vain de dissuader la population de célébrer cette fête.

La police a mis en garde ces derniers jours contre son utilisation à des fins politiques.

Un responsable de la police de Téhéran, cité par l'agence Isna, a demandé aux familles de «fêter chahar shanbe souri près de leur maison» car la police empêchera «tout rassemblement sur les principales artères».

Des responsables de la police ont également affirmé que les personnes arrêtées seraient gardées en prison jusqu'au terme des fêtes du nouvel An, qui s'achèvent le 2 avril.

La police a interdit la circulation des motos à partir de 14h.