Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a choisi Staffan da Mistura, un diplomate suédois chevronné et habitué à sillonner les points chauds de la planète, pour être son prochain représentant spécial en Afghanistan.

«Pour continuer de diriger la mission de l'ONU (en Afghanistan), j'ai l'intention de faire de M. Staffan da Mistura mon prochain représentant spécial», a dit M. Ban à la presse avant de partir pour Londres, où il participera jeudi à la conférence internationale sur l'Afghanistan.

M. da Mistura «apportera dans ce rôle une grande richesse d'expériences et de talents», a affirmé le chef de l'ONU. Il succédera le 1er mars au Norvégien Kai Eide, dont le mandat expire fin février.

Staffan da Mistura, diplomate de carrière de l'ONU âgé de 63 ans, est actuellement directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM). Il a été jusqu'en juillet dernier le représentant spécial de l'ONU en Irak.

M. Ban a loué «son sens de la décision dans un contexte sécuritaire délicat pour toute la mission de l'ONU en Irak.»

Pendant près de 40 ans, M. da Mistura a été au service de l'ONU dans de nombreux points sensibles du globe comme la Somalie, le Proche-Orient, les Balkans et le Népal.

Il a été représentant spécial adjoint en Irak de janvier 2005 à avril 2006 et représentant personnel du secrétaire général (à l'époque Kofi Annan) au Liban Sud de 2001 à 2004.

M. da Mistura a également été coordinateur pour les affaires humanitaires en Irak de mars à août 1997, après avoir travaillé pour le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) en Somalie.

Né d'une mère suédoise et d'un père italien, M. da Mistura parle suédois, anglais, français, allemand, italien, espagnol et un peu d'arabe. Il est marié et père de deux filles.

M. Ban a tenu à exprimer ses «sincères remerciements» et son «appréciation» à Kai Eide, pour son service à la tête de la Mission d'assistance de l'ONU en Afghanistan (Manua) «en une période très difficile».

Ce dernier, nommé en 2008 quand l'insurrection des talibans reprenait de la vigueur, a connu une fin de mandat controversée, après une crise liée à la gestion de l'élection présidentielle afghane.

Il avait été accusé par son adjoint, l'Américain Peter Galbraith - par la suite démis de ses fonctions par l'ONU - d'avoir tenté de cacher des preuves de fraudes électorales.

M. Ban a estimé que la conférence de Londres survenait à un «moment critique», alors que «le peuple afghan veut avoir davantage son mot à dire sur son avenir», en particulier en termes de développement, domaine dans lequel il a jugé «essentiel» que les Afghans soient «eux-mêmes aux commandes».

«Simultanément, les Afghans ont besoin de savoir que la communauté internationale les soutiendra sur le long terme dans l'édification de leurs institutions de gouvernement», a-t-il souligné.

Il a préconisé «une approche plus équilibrée» entre la stratégie militaire et l'effort civil, en donnant autant d'importance à l'aide à la population qu'à la lutte contre les insurgés.

Le nombre de soldats américains et de la force internationale en Afghanistan (Isaf) doit être porté de 113 000 à 150 000 en 2010 afin de combattre l'insurrection des talibans.

Les forces internationales ont connu en 2009 un nombre record de pertes depuis leur arrivée en 2001, avec 519 morts (sans compter sept agents de la CIA) contre 295 en 2008, déjà une année record, selon un décompte de l'AFP établi à partir du site internet spécialisé icasualties.org.