L'Autorité palestinienne a dénoncé lundi les appels d'offres lancés par Israël pour des centaines de logements dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-est (annexée).

«L'Autorité palestinienne condamne énergiquement la nouvelle décision de construire à Jérusalem (est) qui pose la question de savoir si Israël entend geler la colonisation ou au contraire l'accélérer», a déclaré à l'AFP, Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien.

Il appelé Washington à «réaliser que la politique du gouvernement israélien  vise à renforcer la colonisation au lieu de chercher la paix».

Le ministère israélien de l'Habitat a lancé des appels d'offres portant en tout sur près de 900 logements qui doivent être construits notamment à Névé-Yaacov, Pisgat-Zeev et Har-Homa, dans la partie orientale de la ville sainte conquise et annexée en juin 1967.

Quelque 200 000 Israéliens vivent dans ces quartiers, aux côtés de 270 000 Palestiniens.

Selon la chaîne 10 de la télévision israélienne, qui a révélé ces appels d'offres, le premier ministre Benjamin Netanyahu leur a sans doute donné son feu vert alors qu'il avait jusqu'ici freiné la construction pour les Israéliens à Jérusalem-est depuis la formation en mars de son gouvernement.

Sous la pression des États-Unis, le cabinet de droite de M. Netanyahu a approuvé un moratoire de dix mois de la construction dans les colonies de Cisjordanie, où sont installés quelque 300 000 Israélien, afin d'encourager le président palestinien Mahmoud Abbas à reprendre des négociations de paix suspendues depuis l'offensive militaire d'Israël contre Gaza il y a un an.

Ce moratoire ne concerne ni Jérusalem-est, ni 3 000 logements déjà en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux, bains rituels).

Jérusalem-est a été conquise en juin 1967 par Israël puis annexée. Cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de leur futur État.