Le président pakistanais Asif Ali Zardari a assuré que l'offensive en cours de l'armée contre les talibans dans la zone tribale du Waziristan du sud avait remporté des «succès considérables», a indiqué dimanche son cabinet.

Le président pakistanais, actuellement aux prises avec une impopularité croissante, s'est exprimé ainsi lors d'une conversation téléphonique samedi soir avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, a précisé son porte-parole Farhatullah Babar.

«S'agissant de l'offensive en cours contre les militants (les talibans, ndlr) dans les zones tribales du Waziristan du sud, le président a indiqué que des succès considérables avaient été remportés», a déclaré le porte-parole dans un communiqué.

«L'opération se poursuivra jusqu'à ce que la région soit nettoyée des terroristes et que les objectifs soient atteints», a assuré le président Zardari au chef du gouvernement britannique, selon le communiqué.

Dimanche, l'armée a fait état de huit talibans tués et plusieurs autres blessés, dont quatre lors d'opérations de ratissage dans la ville de Bara, dans le district de Khyber, et quatre autres à Wana, la capitale du Waziristan du sud, après des tirs de roquettes sur un campement militaire.

Le président pakistanais a également demandé l'aide de la communauté internationale pour les centaines de milliers de personnes déplacées par les combats.

«La Grande-Bretagne continuera de soutenir le Pakistan dans la construction de son économie dévastée et la réhabilitation des personnes déplacées», a répondu Gordon Brown, selon le communiqué.

L'armée pakistanaise a déclenché son offensive le 17 octobre, avec quelque 30 000 hommes soutenus par des avions et des hélicoptères de combat. Il s'agit de son opération la plus ambitieuse contre les talibans, repliés dans les zones montagneuses difficiles d'accès près de la frontière afghane.

En dépit de la résistance rencontrée par l'armée, beaucoup d'analystes et de responsables estiment que la plupart des quelque 10 000 combattants talibans se sont échappés au Waziristan du nord et dans l'Orakzai voisins.

M. Zardari est fragilisé par de nombreuses critiques et par l'expiration samedi d'une amnistie sur des cas de corruption présumée qui le protégeait.

La fin de l'amnistie fait craindre une nouvelle crise politique au Pakistan, déjà en proie à des violences et attentats quotidiens.

Allié-clé des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme depuis 2001, le Pakistan en a déjà payé l'un des plus lourds tributs, avec plus de 2 000 soldats tués dans les zones frontalières avec l'Afghanistan depuis 2002, et près de 2 600 personnes tuées en moins de deux ans et demi dans tout le pays dans une vague d'attentats.