Le président afghan nouvellement réélu Hamid Karzaï a promis dimanche qu'il n'y aurait aucune place pour des responsables corrompus au sein de sa nouvelle administration, ainsi que le réclament Washington et ses partenaires internationaux qui réfléchissent à l'envoi de renforts pour lutter contre l'insurrection talibane.

«Les individus qui sont impliqués dans la corruption n'auront pas de place dans le gouvernement», a juré Hamid Karzaï dans un entretien accordé à la chaîne publique américaine PBS et dont son service de presse a diffusé des extraits.

Le président afghan a par ailleurs jugé que les pays donateurs avaient une part de responsabilité dans la corruption en raison des défaillances du système relatif à la gestion des projets. «Il y a une réelle corruption dans la mise en oeuvre de ces projets et la responsabilité de cette corruption est du ressort de la communauté internationale», a-t-il estimé. «J'ai bon espoir que nous puissions surmonter tous ces défis par une coopération conjointe».

Le président afghan a souligné qu'il espérait recruter des personnes «qui ont des compétences et du talent», qu'il s'agisse de femmes ou d'hommes.

Il a tenu ces propos alors que l'OTAN a annoncé dans la journée la mort de trois nouveaux soldats de la coalition - un Américain et deux Britanniques - lors de combats dans des zones où sont présents en nombre des talibans dans l'ouest et le sud de l'Afghanistan.

Dans un communiqué, l'Alliance a précisé qu'un soldat américain avait été tué samedi dans une attaque de l'insurrection dans l'ouest du pays, ajoutant sans plus de détails qu'il ne participait pas à l'opération actuellement menée afin de retrouver deux parachutistes portés disparus depuis mercredi.

Deux militaires britanniques sont par ailleurs morts samedi et dimanche dans des explosions dans la province méridionale d'Helmand. Leur décès portent à 232 le nombre de soldats britanniques morts dans le pays - 201 de ces hommes étant tombés sous le feu ennemi.

La Grande-Bretagne est le deuxième pays contributeur de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) après les Etats-Unis. Environ 9000 soldats britanniques sont actuellement déployés dans le pays, Londres ayant promis d'en envoyer 500 de plus en octobre dernier.

Le chef des forces armées britanniques, Jock Stirrup, a reconnu dimanche que l'opinion publique au Royaume-Uni n'était pas persuadée que la coalition de l'OTAN pouvait l'emporter en Afghanistan. AP