Certains interlocuteurs de l'Iran dans le dossier nucléaire se sont déclarés favorables à la poursuite des négociations avec l'Iran sur le projet d'accord sur un échange d'uranium, a indiqué dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, cité par Irna.

«Certains (pays) ont eu des contacts avec nous et ont affirmé que les propositions et les points relevés par l'Iran nécessitaient une nouvelle série de discussions techniques», a déclaré, selon Irna, M. Mottaki, qui se trouve en Malaisie pour participer à une réunion de huit pays islamiques.

Interrogé par l'agence officielle à son arrivée en Malaisie, il a ajouté que l'Iran «présentera ses propositions lors de ces nouvelles discussions» dont la date devait être fixée.

Selon des diplomates occidentaux, le projet initial de l'AIEA, présenté le 21 octobre dernier, prévoit que l'Iran livre d'ici fin 2009 1.200 de ses 1.500 kilos d'uranium faiblement enrichis (à moins de 5%) pour le faire enrichir à 19,75% en Russie, avant que la France n'en fasse des «coeurs nucléaires» pour le réacteur de recherche de Téhéran, qui opère sous surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Téhéran, dont la réponse au projet d'accord de l'AIEA était attendue jeudi, a demandé la poursuite des négociations avec la Russie, les Etats-Unis et la France, pour arriver à un accord.

Deux importants responsables iraniens se sont prononcés dimanche contre le transfert de l'uranium iranien à l'étranger.

«L'envoi de notre uranium enrichi à l'étranger (...) ne semble pas être dans l'intérêt du pays. Conformément au Traité de non prolifération (TNP), les pays développés doivent nous fournir le combustible» pour le réacteur de Téhéran, a déclaré le chef de l'autorité judiciaire Sadegh Larijani, cité par l'agence Isna.

Le vice-président du Parlement, Mohammad Hassan Aboutorabi, a estimé, selon Irna, que l'Iran devait d'abord être livré en combustible enrichi avant de confier son uranium faiblement enrichi à un pays tiers.

«Si nous devons livrer de l'uranium enrichi à moins de 5% et obtenir du combustible à 19,75%, cela doit se faire après avoir reçu le combustible et dans un cadre et des conditions très précis», a-t-il ajouté.

L'un des objectifs des pays occidentaux est de faire sortir du pays 70% de l'uranium enrichi à 3,5%, source d'inquiétude des Occidentaux qui soupçonnent l'Iran de vouloir utiliser son uranium pour la fabrication de l'arme atomique.

Samedi, deux députés conservateurs, dont Allaeddine Boroujerdi, qui préside la commission des Affaires étrangères du Parlement, avaient déjà déclaré leur hostilité à l'idée d'un échange de combustible.

L'un des chefs de l'opposition, Mir Hossein Moussavi, s'était aussi étonné d'un tel échange.

L'Iran doit «saisir l'occasion»

Pendant ce temps, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souhaité que l'Iran «saisisse l'occasion» et accepte le projet d'accord international de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur l'uranium iranien, dans un entretien paru dimanche dans un quotidien grec.

«L'AIEA travaille très dur pour élaborer un projet d'accord; je souhaite que les Iraniens saisissent l'occasion», a indiqué M. Ban dans une interview à Kathimerini, trois jours avant sa visite officielle en Grèce, les 4 et 5 novembre.

L'AIEA a indiqué jeudi avoir reçu «une première réponse» de l'Iran au projet d'accord portant sur la fourniture à Téhéran par des pays tiers d'uranium enrichi à partir de carburant iranien.