Un expert de l'ONU a estimé mardi que les tirs de missiles par des drones, technique utilisée par les États-Unis contre les terroristes présumés au Pakistan et en Afghanistan, s'apparentaient à des exécutions arbitraires que la communauté internationale réprouve.

«Le problème avec les États-Unis est qu'ils ont de plus en plus recours aux drones prédateurs, dans les conflits dans lesquels ils sont impliqués. C'est particulièrement le cas actuellement avec le Pakistan et l'Afghanistan», a dit à la presse Philip Alston, rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires.

«Ma préoccupation est que ces drones sont utilisés selon un mode opératoire qui pourrait bien constituer une violation du droit international humanitaire et des droits de l'homme», a poursuivi M. Alston, dont les observations sont contenues dans un rapport qu'il a remis à l'Assemblée générale de l'ONU.

«Il incombe au gouvernement américain d'en révéler davantage sur la façon dont il s'assure que l'utilisation de telles armes ne revient pas en fait à commettre des exécutions arbitraires extrajudiciaires», a-t-il affirmé.

L'expert onusien a invité Washington à être plus transparent sur cette question, sur laquelle tant la CIA que le département de la Défense sont d'ordinaire très discrets.

Les attaques des drones de la CIA ou de l'armée américaine basée en Afghanistan sont devenues très fréquentes ces derniers mois dans les zones tribales pakistanaises frontalières de l'Afghanistan.

Depuis 2008, quelque 70 attaques de drones américains ont fait près de 600 morts dans le nord-ouest du Pakistan.

Les talibans afghans et Al-Qaïda ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales pakistanaises, soutenus par les talibans pakistanais, fédérés sous la bannière du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP).

Le chef-fondateur du TTP, Baïtullah Mehsud, a été tué par un missile tiré par un drone américain le 5 août, dans son fief du Waziristan du Sud.