Les services du président afghan Hamid Karzaï ont rejeté mardi de nouveaux appels à remplacer le chef de la commission électorale avant le deuxième tour de la présidentielle, estimant qu'il n'y avait aucune raison qu'il soit sanctionné pour les fraudes du premier tour.

Le 7 novembre, M. Karzaï affrontera son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah pour le deuxième tour de l'élection présidentielle, après un calamiteux premier tour entaché de fraudes massives, de violences et d'une faible participation. Lundi, M. Abdullah avait réclamé le remplacement immédiat du président de la Commission indépendante électorale (IEC), Azizullah Ludin, le jugeant à la solde du candidat Karzaï.

Cette demande n'a aucune base légale, et que M. Ludin n'a fait «absolument rien de mal», a répondu mardi le porte-parole présidentiel, Humayun Hamidzada.

L'International Crisis Group (ICG) a lui aussi appelé mardi au remplacement avant le second tour du chef de l'IEC et des autres responsables impliqués dans les fraudes du premier tour, tenu le 20 août.

«D'ici au second tour, le président de l'IEC Azizullah Ludin devrait être remplacé, et le personnel de l'IEC et les responsables gouvernementaux impliqués dans les fraudes devraient être renvoyés», déclare l'ICG, un groupe spécialisé dans l'étude des conflits.

Après de fortes pressions internationales, M. Karzaï a accepté de disputer un second tour contre M. Abdullah. Initialement crédité de 54,6% des voix selon des résultats préliminaires, son score est passé sous le seuil des 50% après l'annulation de près d'un tiers de ses voix pour fraude.