Les Etats-Unis ont clairement signifié à l'Iran qu'il devait aborder «de front» le sujet de son programme nucléaire dans toute négociation, a déclaré mardi la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, avant des discussions multilatérales sur le sujet début octobre.

«Nous avons clairement signifié aux Iraniens que toutes les discussions auxquelles nous participerions devaient aborder de front la question nucléaire. C'est incontournable», a dit Mme Clinton au cours d'une conférence de presse conjointe avec le président uruguayen Tabaré Vazquez.

«Les Iraniens disent vouloir discuter de nombreux sujets avec nous, mais ce qui nous préoccupe, c'est de discuter avec eux des questions concernant leur programme et leurs ambitions nucléaires», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur la possibilité que Washington puisse être d'accord sur ces discussions en l'absence de tout engagement de l'Iran à aborder son programme nucléaire, Mme Clinton a reconnu qu'«aucune prédiction» n'était possible sur ce qui sortirait des discussions.

«L'idée est de se rencontrer et d'expliquer aux Iraniens en face à face les choix devant lesquels se trouve l'Iran, et voir si l'Iran est prêt à faire un geste envers nous concernant son programme nucléaire», a-t-elle dit.

Une rencontre entre l'Iran et des représentants des six grandes puissances qui négocient depuis des années sur le dossier nucléaire avec Téhéran (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) est prévue le 1er octobre, probablement en Turquie.

Mme Clinton a ajouté que cette rencontre marquait «l'accomplissement» de la promesse du président Barack Obama de tendre la main à l'Iran malgré trois décennies d'hostilité entre Washington et Téhéran.

Les Etats-Unis vont conserver leur double approche consistant à manier la carotte et le bâton lors de la prochaine réunion, a également dit Mme Clinton.

«D'un côté nous travaillons pour voir si quelque chose de positif peut sortir de la réunion du 1er octobre», a-t-elle dit, «mais nous travaillons aussi avec la communauté internationale sur les conséquences qui en découleront si l'Iran ne remplit pas ses obligations concernant son programme nucléaire».

Les Six n'ont cessé d'appeler à des discussions urgentes avec l'Iran depuis que Téhéran a fait une série de propositions la semaine dernière, qui ont été accueillies avec scepticisme par les Occidentaux.

Les Etats-Unis ont estimé que ces propositions «ne répondaient pas vraiment» à leurs principales inquiétudes, mais la Russie a estimé que Téhéran était prêt à des discussions «constructives».

Selon une copie des propositions obtenue et publiée par le groupe américain de journalistes d'investigation Pro Publica, l'Iran se dit prêt à des «négociations approfondies, complètes et constructives».

Les Etats-Unis, l'Union européenne et israël soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer des armes nucléaires sous le couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé trois trains de sanctions contre l'Iran à la suite de son refus de geler ses activités d'enrichissement d'uranium.