Des consultations ont débuté mardi au Liban en vue de désigner un nouveau premier ministre, un poste pour lequel est de nouveau pressenti le chef de la majorité soutenue par l'Occident Saad Hariri, cinq jours après avoir renoncé à former un gouvernement d'union.

Le président de la République Michel Sleimane a entamé avec les députés ces consultations contraignantes de deux jours au terme desquelles M. Hariri, désigné une première fois premier ministre -un poste réservé aux musulmans sunnites- le 27 juin, devrait être de nouveau chargé de former le gouvernement. Jeudi dernier, Saad Hariri, fils de l'ancien premier ministre assassiné Rafic Hariri, a annoncé qu'il renonçait à former un gouvernement d'union, accusant la minorité, menée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et Téhéran, d'avoir entravé ses efforts en rejetant une liste de ministres qu'il venait de proposer.

Mais alors qu'il est déjà assuré du soutien de son propre camp (71 voix), la minorité ne devrait pas proposer son nom auprès du président.

Les discussions ont jusque-là bloqué sur les noms de ministres et la nature des ministères accordés à la minorité, la majorité accusant l'allié chrétien du Hezbollah, Michel Aoun, de mettre des bâtons dans les roues en voulant, entre autres, maintenir son gendre Gebrane Bassil aux Télécommunications. Cette demande a été rejetée par M. Hariri.

Le gouvernement d'union est une revendication de la minorité qui refuse que la majorité s'arroge les décisions importantes notamment sur la question délicate de l'arsenal du Hezbollah.

L'impasse gouvernementale ravive la tension au Liban, rappelant celle qui a éclaté fin 2006, et qui a atteint son paroxysme en mai 2008 avec des heurts sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

La crise, axée sur le partage de pouvoir, avait été désamorcée avec la signature de l'accord interlibanais de Doha le même mois.